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En Norvège, début de délicates consultations en vue d'un nouveau gouvernement

Les forces de gauche en Norvège, au lendemain de leur nette victoire aux législatives, ont amorcé mardi des consultations et tractations qui s'annoncent longues et difficiles avant la formation d'un nouveau gouvernement appelé à déloger la droite, aux commandes depuis huit ans.

Le parti travailliste du probable prochain Premier ministre Jonas Gahr Støre et ses deux alliés de prédilection, le parti du Centre et la Gauche socialiste, ont remporté une majorité absolue de 89 sièges sur 169 au Storting, le Parlement monocaméral, mais de nombreuses divergences restent à surmonter entre eux.

La Première ministre sortante, la conservatrice Erna Solberg, a quant à elle reconnu la défaite de sa coalition de centre droit, ouvrant la voie à une alternance.

"Notre plan A reste le même", a déclaré M. Støre lors d'une conférence de presse mardi. "C'est un gouvernement majoritaire avec le parti du Centre et la Gauche socialiste".

Le multimillionnaire de 61 ans qui a fait campagne contre les inégalités sociales dit avoir pris des contacts initiaux avec les chefs de ses deux alliés potentiels, lesquels peinent à s'entendre bien que le trio ait déjà gouverné ensemble sous Jens Stoltenberg de 2005 à 2013.

"Il y a plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous séparent", avait dit M. Støre, lui-même ancien ministre de M. Stoltenberg, un peu plus tôt.

Les négociations, informelles et formelles, promettent d'être longues et délicates.

Le parti du Centre, qui défend principalement les intérêts du monde rural, et la Gauche socialiste, soucieuse de justice sociale et de protection environnementale, s'opposent sur de nombreux dossiers, de la fiscalité à l'immigration en passant par le climat et le pétrole. La Norvège est le plus gros producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest.

Les centristes ont dit pendant la campagne qu'ils refuseraient de gouverner avec la Gauche socialiste, une ligne qu'ils semblent avoir quelque peu modérée ces derniers jours.

"Nous allons nous engager dans les discussions auxquelles Jonas Gahr Støre nous a invités et nous allons voir ce qui en ressort, mais pour l'instant, notre alternative préférée est celle avec Sp (centristes) et Ap (travaillistes)", a dit la numéro deux du parti du Centre, Marit Arnstad, au micro de NRK mardi.

Lors d'une conférence de presse, le patron de la Gauche socialiste (SV), Audun Lysbakken, a déploré les "portes fermées par avance".

"Il n'y a pas de majorité (à gauche, ndlr) sans SV et ça veut dire que tous ceux qui souhaitent un nouveau gouvernement doivent composer avec SV", a-t-il souligné.

Outre ces deux partis avec qui les discussions vont continuer "ces prochains jours", M. Støre a dit qu'il dialoguerait avec deux autres forces de l'actuelle opposition, les communistes de Rødt et les écologistes de MDG, qui ont décroché respectivement huit et trois sièges.

Un nouveau gouvernement n'est pas attendu avant plusieurs semaines.

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