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Décharges sauvages: réunion fin août de la filière du bâtiment, selon Poirson

Après la mort d'un maire renversé par une camionnette déposant illégalement des gravats, Brune Poirson va réunir fin août les professionnels du bâtiment pour mettre en place "au plus vite" des mesures contre les décharges sauvages.

Ces décharges, "véritable fléau", coûtent cher à la collectivité, a rappelé à l'AFP la secrétaire d'Etat à la Transition écologique.

Q: Quelle est l'ampleur du phénomène des décharges sauvages en France ?

R: "Les services du ministère et de l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie)travaillent à répertorier les décharges illégales sur le territoire, mais c'est extrêmement difficile d'en avoir un décompte total car il s’agit d’une pollution très diffuse.

Quand un dépôt sauvage devient trop visible, souvent d'autres lieux de rejet apparaissent. Tout ça est très mouvant, d'où l’importance de donner du pouvoir à celui qui est en contact continu avec le terrain. Qui mieux qu'un maire sait où sont les décharges ?

L’origine du problème provient en partie des déchets du BTP comme le drame de Signes l’illustre tragiquement.

Les décharges sauvages sont présentes partout, c'est un véritable fléau qui coûte entre 340 et 420 millions d'euros par an aux collectivités ce qui a, à la fin, un impact sur les contribuables. C'est pour cela que nous en avons fait un des piliers de la loi antigaspillage à venir. Nous travaillons d’ailleurs avec les professionnels de ce secteur pour enrayer ce phénomène. Il faut transformer le système de l'intérieur."

Q: La loi antigaspillage discutée au Parlement à la rentrée prévoit la mise en place d'une filière de collecte des déchets du bâtiment d'ici 2022. Comment cela va-t-il être mis en place ?

R: "Ce qui est prévu, c'est la création d'une filière de pollueur-payeur sur les déchets du bâtiment pour que la filière prenne à sa charge de nouveaux services.

Nous voulons par exemple qu’elle s'organise, de façon à financer la création et le maillage sur le territoire d'un certain nombre de nouvelles déchetteries ainsi que la création d'usines de recyclage. Dans certaines régions, les professionnels doivent aujourd’hui faire parfois plusieurs dizaines de kilomètres pour avoir accès à une déchetterie payante. Les artisans du secteur du bâtiment et les particuliers pourront désormais faire reprendre gratuitement leurs déchets en déchetterie s’ils les ont triés.

Je vais organiser dès fin août une réunion avec les professionnels de la construction, les 14 organisations professionnelles qui représentent les artisans et les entreprises du secteur du bâtiment, ainsi qu'avec les élus, les associations d'élus et des parlementaires.

L'objectif est de mettre en place les conditions de mise en oeuvre le plus rapide possible des dispositions de la loi antigaspillage sur le volet décharges sauvages."

Q: Le drame de Signes a montré que les maires sont en première ligne. Que pouvez-vous faire pour eux ?

R: "Le projet de loi antigaspillage prévoit un renforcement des pouvoirs du maire. Il faut qu'ils aient des moyens d'actions plus importants. Dans le cadre du débat au Parlement sera également débattue la question des pénalités.

On va aussi pouvoir mettre en place des systèmes de vidéosurveillance, dans certains endroits où on sait qu'il y a des dépôts récurrents, dans des endroits particulièrement propices, pour pouvoir identifier et punir de façon plus efficace ceux qui commettent ce genre d'actes illégaux. Le projet de loi d’Elisabeth Borne sur les mobilités prévoit lui de pouvoir confisquer par exemple un véhicule si un dépôt sauvage est constaté avec.

Il y aura aussi des dispositions renforçant le pouvoir de police des maires dans le projet de loi "engagement et proximité" que porteront Sébastien Lecornu et Jacqueline Gourault à la rentrée."

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