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Déchets nucléaires à Bure: un opposant condamné à un mois ferme

Un opposant au projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) a été condamné mardi à un mois de prison ferme par le tribunal de Bar-le-Duc qui l'a reconnu coupable de faits de rébellion, a-t-on appris de source proche du dossier.

Dans son délibéré, le tribunal n'a pas suivi les réquisitions du ministère public, condamnant ce militant, un homme de 49 ans, pour les seuls faits de rébellion. Il a été relaxé pour les faits de menaces de mort et refus de signalétiques, pour lesquels il était également poursuivi.

A son procès le 16 janvier, le parquet avait requis 6 mois de prison, deux mois pour avoir refusé de se soumettre à la prise d'empreintes digitales, et 4 mois pour menaces de mort proférées envers des gendarmes lors d'une perquisition sur le lieu de vie de plusieurs militants antinucléaires à Bure.

Le ministère public avait demandé la relaxe pour les faits de rébellion et le refus de se soumettre à un test d'alcoolémie.

"Les militants y voient un signal fort du tribunal en faveur de la filière nucléaire en France. Ils estiment que c'est le militant qui a été condamné et pas le citoyen", a rapporté son avocat parisien, Me Matteo Bonaglia, à l'AFP. Pour les opposants, "que le tribunal aille contre le ministère public et contre la défense, ce n'est pas anodin", a-t-il ajouté.

Le Réseau sortir du nucléaire a dénoncé "avec vigueur", dans un communiqué, "un pas de plus dans la criminalisation du mouvement contre l'enfouissement des déchets radioactifs".

"Par cette condamnation démesurée, la justice cherche-t-elle à inhiber tout un mouvement citoyen qui remet en question de grands projets comportant des risques certains?", s'est interrogée l'association antinucléaire.

"C'est en effet la première fois qu'un jugement si sévère est rendu à l'encontre d'un opposant à la poubelle nucléaire de Bure", a souligné l'association.

Cet opposant à Cigéo avait été interpellé le 20 septembre à l'aube, au lendemain d'une soirée festive à la "Maison de résistance" à Bure.

Des perquisitions, menées par quelque 150 gendarmes, avaient été menées sur ce lieu de vie et sur un terrain à Luméville-en-Ornois (Meuse), ainsi qu'au domicile de plusieurs militants.

Les militaires agissaient dans le cadre d'enquêtes distinctes: un début d'incendie volontaire en juin dans l'hôtel-restaurant du laboratoire de l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) et de violents affrontements entre opposants et gendarmes en marge d'une manifestation en août.

Le projet Cigéo, qui vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français, est vivement contesté par des militants antinucléaires.

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