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Des internautes prennent fait et cause pour Kerviel, victime du système

La condamnation mardi de Jérôme Kerviel à trois ans de prison ferme et à des dommages et intérêts de 4,9 milliards d'euros a suscité des réactions indignées sur la toile, où certains internautes voient dans l'ancien trader la "victime expiatoire d'un système", celui des banques.

Sur le site de microblogging Twitter, les internautes ont été nombreux à publier la décision de justice, mais ils se sont également répandus en commentaires sur la condamnation qu'il juge souvent extrêmement sévère.

"C'est étrange ce sentiment que Kerviel sert de victime expiatoire pour tout un système vicié", commentait ainsi l'un d'eux dans l'après-midi.

D'autres internautes notent malicieusement que des articles sur internet cohabitent avec des publicités pour devenir "trader en ligne".

Plus que sur la condamnation de Jérôme Kerviel à trois ans de prison ferme, les réactions portent sur les cinq milliards d'euros que devra "rembourser" l'ancien trader.

"Tant qu'on y est, Kerviel, on peut pas lui faire rembourser le trou de la sécu aussi ?", s'interroge un internaute tandis qu'un fan de ballon rond estime qu'après ce procès, "les salaires des footeux vont passer pour dérisoire. C'est au moins ça de pris".

La question qui revient régulièrement est comment va faire le trentenaire pour payer une somme qui équivaut au produit intérieur brut du Burkina Faso : "Ce vendredi, la cagnotte de l'Euromillions s'élèvera à 0,026 Kerviel. C'est le moment de tenter votre chance", propose un autre.

Plus critique, Paul Murphy, fondateur du blog Alphaville abrité par le Financial Times, critique vertement la Société Générale qu'il nomme "la banque clown". Son argument : la banque ne pouvait pas ne rien savoir.

"Si vous dirigez une banque où un jeune trader peut jouer avec 10 fois la valeur de marché de l'établissement, vous ne devez plus être à sa tête", estime-t-il.

Même sur le forum de Boursorama, filiale du groupe Société Générale bien connue des petits porteurs, les échanges sur l'affaire Kerviel sont vifs.

"Vous le plaignez ? Pas moi !!!", s'exclame un observateur, qui pourtant note que ce qui peut déranger dans cette condamnation, "ce n'est pas Kerviel et la punition qu'il va prendre mais l'absence claire et nette de vrais coupables, ceux dont l'incapacité chronique a mené à la catastrophe".

En revanche, sur le site de socialisation Facebook, où de nombreuses pages de soutien avaient éclos peu de temps après l'affaire, le groupe "Aidons Jérôme Kerviel à trouver cinq milliards d'euros" ne comptait que 243 fans à 18H45.

Au sommet de sa gloire médiatique, en janvier 2008, les groupes liés à sa personne ont compté jusqu'à plus de 1.000 membres.

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