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Des multinationales profitent du paradis fiscal de l'île Maurice pour éviter de payer des millions d'impôts en Afrique

Oxfam a vivement réagi suite aux révélations mis au jour par le Consortium International des Journalistes d'Investigation (ICIJ) qui indique que des multinationales exploitent le statut de paradis fiscal de l'île Maurice pour éviter de payer des millions de dollars d'impôts partout en Afrique. L'ONG estime, en effet, que "les Mauritius Leaks ne sont qu'un exemple de plus de la manière dont les multinationales se jouent du système pour réduire leur facture fiscale, privant ainsi quelques-uns des pays les plus pauvres au monde des recettes fiscales vitales." Elle appelle les autorités européennes à faire davantage pression sur les paradis fiscaux.

Une enquête réalisée par le Consortium International des Journalistes d'Investigation (ICIJ) a révélé que des multinationales ont transféré leurs bénéfices artificiellement, mais en toute légalité, depuis les pays africains où elles opèrent vers l'île Maurice.

Le statut de paradis fiscal de l'île pour les sociétés permet d'imposer les revenus étrangers, comme les paiements d'intérêts, au très faible taux de 3 %. Les conventions fiscales signées entre l'île Maurice et des pays d'Afrique et d'Europe permettent à certaines entreprises de réduire encore plus leur facture fiscale.

"L'île Maurice est un exemple parmi d'autres de paradis fiscaux qui privent des pays africains de recettes fiscales. Il y a donc urgence à ce qu'une véritable volonté politique s'impose pour réécrire les règles fiscales internationales et introduire un taux effectif minimum d'imposition mondial sur les sociétés, payable par toutes les multinationales où qu'elles soient implantées. Une telle mesure mettrait un terme à la concurrence fiscale dommageable et à l'incitation au transfert de bénéfices qui s'opèrent entre les pays: le taux minimum effectif mondial est un moyen imparable de mettre des paradis fiscaux comme l'île Maurice hors d'état de nuire", a souligné l'expert en politique fiscale chez Oxfam, Johan Langerock.

L'ONG appelle les gouvernements européens à exercer davantage de pression sur l'île Maurice et d'autres paradis fiscaux en renforçant la liste européenne des paradis fiscaux. "Plus d'un an et demi après que l'île Maurice ait été placée pour la première fois sur la 'liste grise' des paradis fiscaux, le pays facilite toujours l'évasion fiscale de multinationales. Les gouvernements européens doivent définir conjointement des critères plus stricts pour les listes "noire" et "grise" européennes, qui doivent être liés à des sanctions efficaces contre les paradis fiscaux", pointe l'organisation. En 2016, Oxfam a placé l'île Maurice dans le classement des 15 pires paradis fiscaux pour les sociétés.

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