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Distribution: Monoprix va s'offrir le chausseur en ligne Sarenza

L'enseigne de distribution Monoprix (groupe Casino) est entré en négociation exclusives pour acquérir le spécialiste français de la vente de chaussures en ligne Sarenza, nouvelle alliance face à la forte concurrence des géants du commerce en ligne.

L'opération annoncée lundi, dont le montant n'a pas été révélé, doit permettre à Monoprix de "compléter son offre" et de se renforcer dans la vente en ligne, a estimé le groupe Casino dans un communiqué.

Plusieurs autres acteurs français de la distribution ont récemment entrepris de se rapprocher d'acteurs de la vente en ligne pour faire face aux géants de la vente en ligne comme Amazon.

Il y a un mois, Carrefour avait annoncé le rachat de 17% du site de vente en ligne Showroomprivé, spécialisé dans les ventes privées, tandis que dans un mouvement inverse, le site de vente en ligne Spartoo a acquis l'enseigne de chaussures André auprès du groupe en difficulté Vivarte.

Monoprix et Sarenza se sont "battu(e)s seul(e)s face au pouvoir des GAFAs" (Google, Amazon, Facebook, Apple, NDLR) mais "c'est un combat déséquilibré", a réagi Stéphane Tréppoz, PDG de Sarenza sur son compte Twitter.

"On sera plus forts pour innover ensemble. Une obsession pour ces deux belles enseignes françaises: la satisfaction des clients!", a-t-il insisté.

Le patron de Monoprix a expliqué de son côté que ce rapprochement permettrait à son groupe d'être plus puissant sur tous les canaux de vente.

"Nous avons la volonté d'être le leader omnicanal (du web à la boutique, NDLR) du centre-ville, avec le plus puissant réseau de magasins au coeur des villes, avec plus de 250 villes, avec une offre alimentaire responsable et innovante et en s'associant avec Sarenza, ça nous permet d'aller plus loin sur le commerce en ligne", a expliqué à l'AFP Régis Schultz, président de Monoprix.

- Acquérir "une expertise" -

A travers ce rachat, "l'objectif est d'avoir l'accès à toute une expertise, avoir une taille critique sur le commerce en ligne, de manière à développer plus rapidement et plus efficacement la mode, le textile sur le web avec une plateforme modernisée", a-t-il ajouté.

Aujourd'hui, "Monoprix réalise 1% de son chiffre d'affaires mode, beauté et maison sur le web et l'objectif est d'atteindre environ 10% à horizon de 3 ou 4 ans", a affirmé M. Schultz.

L'activité de Monoprix est composée à 65% par l'alimentaire, le reste se divisant à parts égales entre le textile, la beauté, et la maison-loisirs.

"On aura deux sites en un: un site alimentaire et un site non-alimentaire avec Sarenza et tout ça doit nous permettre de bâtir cette vision du commerce du futur que l'on doit avoir aujourd'hui", résume Régis Schultz.

L'idée est de "développer autour de la qualité de service, de l'accompagnement client car dans le monde internet, les acteurs se sont développés autour du prix mais maintenant il faut être capable de se différencier autour du service", assure le président de l'enseigne.

"Après l'accord conclu avec Ocado en novembre dernier qui renforce notre positionnement leader sur les livraisons de produits alimentaires, Monoprix, avec Sarenza, se positionnera comme un acteur majeur de l'e-commerce non alimentaire", a-t-il déclaré, cité dans le communiqué.

La transaction, qui reste soumise à l'approbation de l'Autorité de la concurrence, doit avoir lieu dans les prochaines semaines.

Présent dans 30 pays en Europe avec une offre qui rassemble 650 marques et "près de 40.000 modèles", Sarenza a réalisé un chiffre d'affaires (avant retours) de plus de 250 millions d'euros sur son dernier exercice.

Filiale du groupe Casino, Monoprix est installé dans plus de 250 villes en France, avec 800 magasins. L'enseigne a réalisé un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros en 2017.

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