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Doutes autour du référendum sur le climat, l'Elysée dit vouloir toujours modifier la Constitution

L'interview d'un député LREM au Journal du Dimanche et les informations de ce journal sur un renoncement d'Emmanuel Macron à organiser un référendum sur la protection du climat ont suscité de nombreuses réactions dimanche, l'Elysée assurant ne pas renoncer à l'ambition de modifier la Constitution.

Les conditions d'un référendum sur le projet inscrivant la protection du climat dans la Constitution "ne sont pas réunies", estime dans le JDD le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade.

Plusieurs responsables à droite et à gauche ont réagi en rejetant la faute de cet échec annoncé d'Emmanuel Macron sur le président lui-même, avant que l'Elysée, interrogé par l'AFP, n'assure que la modification de l'article premier de la Constitution pour y intégrer la protection du climat n'était "en rien enterrée".

Le Sénat contrôlé par la droite, et qui examine lundi le texte déjà voté par l'Assemblée nationale, "a fait le choix de vider de sa substance la proposition de la convention citoyenne pour le climat (CCC), et donc d’empêcher l’accord", accuse le député Anglade.

Le projet de loi inspiré par la CCC grave à l'article 1er de la Loi fondamentale que la France "garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique". Or la majorité du Sénat rejette le terme "garantit", qui donnerait selon elle à la préservation de l'environnement une forme de priorité sur les autres principes constitutionnels.

Le JDD affirme dans un article séparé, citant des sources anonymes dans la majorité et à l'Elysée, que le président Emmanuel Macron a renoncé à organiser le référendum qu'il souhaitait sur cette révision constitutionnelle, qui ne serait possible que si le texte était adopté en termes identiques par l'Assemblée et par le Sénat.

Interrogé sur un possible abandon du référendum, le député LREM assure: "nous voulons toujours offrir la possibilité aux Français de trancher la proposition des membres de la CCC d’inscrire la lutte pour le climat dans la Constitution".

Emmanuel Macron "faisait comme d’habitude une promesse qu'il ne pouvait pas tenir", a réagi sur France Info le secrétaire national d'EELV Julien Bayou. Candidat en tête de liste en Ile-de-France, il s'est adressé aux participants à la marche pour le climat organisée dimanche, pour leur assurer qu'EELV allait "traduire en acte" dans les régions les propositions de la convention citoyenne sur le climat.

La sénatrice socialiste Marie-Pierre de la Gontrie a tweeté de son côté la Une du JDD en accusant Emmanuel Macron de "duplicité".

Dénonçant "un nouvel engagement sur l'écologie renié par Emmanuel Macron et LREM, et sans doute l’un des plus importants", le député écologiste Matthieu Orphelin a jugé pour sa part que "le gouvernement manœuvrait pour que le processus n’aille pas au bout, refusant toutes concertations avec le Sénat".

A droite, le sénateur LR Bruno Retailleau estime que "la manœuvre et l’hypocrisie sera la marque de cette dernière année de mandat". Selon lui, "Macron nous accuse de blocage pour justifier l’annulation d’un référendum dont il ne voulait pas."

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