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Doux: LDC précise son offre, un consortium prêt à reprendre 900 salariés

Le groupe LDC (Poulets de Loué) a détaillé jeudi son offre de reprise du volailler Doux, avec une surprise de taille: une alliance avec le groupe saoudien Al-Munajem, premier client du groupe, et la coopérative Terrena, son actuel propriétaire, face à l'offre concurrente de l'Ukrainien MHP.

Ce projet permettrait de reprendre 920 emplois et de reclasser l'ensemble des autres salariés du groupe, qui emploie 1.187 personnes.

L'offre de MHP prévoit pour sa part la reprise immédiate d'environ 285 personnes auxquelles s'ajouteraient environ 430 postes au démarrage d'une nouvelle unité de production d'ici deux ans.

Le consortium est composé des principaux acteurs français de la filière avicole: LDC et Terrena, ainsi que du groupe saoudien Al-Munajem et de la société Les Volailles de Plouray, selon Terrena et le gouvernement.

Il proposerait 418 offres de reclassement, soit plus d'offres que de salariés n'étant pas repris directement, a confirmé un porte-parole de Terrena.

"Ces offres concertées sécurisent aussi l'activité des éleveurs du groupe Doux", affirme le groupe coopératif, et semble éviter la casse sociale.

Cette solution sera soumise début avril au tribunal de Commerce de Rennes dans le cadre d'un processus de "prepack cession" (cession préétablie), permettant d'accélérer le calendrier, en arrivant face à la justice avec déjà plusieurs projets de reprise, précise Terrena.

- Travert dans la Sarthe vendredi -

Le groupe LDC se propose de reprendre le site de produits élaborés de Quimper et l'ensemble de ses 168 salariés, ainsi que le site industriel de Châteaulin et 111 de ses salariés, avec la construction d'un nouvel outil d'abattage-découpe consacré au marché de la PAI (Produits Alimentaires Industriels) qui entrera en service dans deux ans, pour un investissement de 55 millions d'euros, détaille Terrena. Cette nouvelle usine emploiera de l'ordre de 250 salariés à l'horizon 2020.

Le groupe Al Munajem, principal client de Doux, reprendrait quant à lui "l'exploitation de l'abattoir de Châteaulin redimensionné à ses besoins pour le marché du grand export sur l'Arabie saoudite principalement", une offre qui prévoit "la reprise de 347 salariés".

Le groupe saoudien reprendrait également la marque Doux dans la péninsule Arabique, ainsi que 20 salariés du siège de Châteaulin.

Une deuxième offre partielle de reprise de Doux a été déposée mercredi soir, portée par le volailler ukrainien MHP.

Ce dernier a publié un communiqué mercredi soir confirmant le dépôt de sa proposition et sa volonté de développer un "projet stratégique industriel de long terme à Châteaulin, Quimper et Plouray" en Bretagne. Ce projet "permettrait la sauvegarde immédiate d'environ 285 postes auxquels s'ajouteraient environ 430 postes" au démarrage d'une nouvelle unité de production à Châteaulin, pour laquelle MHP investirait 76 millions d'euros "d'ici deux ans".

Les employés de l'usine de Châteaulin qui ne seront pas repris dans l'immédiat bénéficieraient alors "d'une priorité à l'embauche".

"Ces offres apparaissent sérieuses et de nature à apporter des solutions de reprise crédibles", a estimé le gouvernement dans un communiqué. La région Bretagne s'est dite de son côté prête à accompagner un projet de reprise avec un soutien pouvant aller jusqu'à 15 millions d'euros.

Si le gouvernement n'affiche officiellement sa préférence pour aucune des deux offres, les dirigeants du groupe LDC, emblème du poulet de qualité à la française, doivent recevoir vendredi la visite du ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, qui se déplacera dans la Sarthe.

Le tribunal de commerce de Rennes doit se prononcer début avril.

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