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Ecosse: la réussite dans la spécialisation des tâches

L'Ecosse fonde sa réussite actuelle sur ses provinces, qui accumulent les bons résultats, deuxièmes de leur conférence respective en Pro 14 et toutes deux qualifiées pour les quarts de finale de la Coupe d'Europe. Avec chacune sa spécialité: Edimbourg fournit les avants, Glasgow pourvoit en trois-quarts.

A l'heure d'affronter la France samedi lors de la troisième journée du Tournoi des six nations, le XV du Chardon va encore se fier à ses deux filières de production. Au coup d'envoi, six avants sur huit viendront d'Edimbourg, cinq arrières sur sept seront estampillés "Warriors".

. Edimbourg: un Tiger dans le moteur

Depuis son arrivée à l'été 2017, Richard Cockerill, ancien talonneur et entraîneur des Leicester Tigers, a redonné de la fermeté à Edimbourg et par extension au pack écossais.

La province de la capitale végétait dans les bas-fonds du Pro 14, l'Anglais a été engagé pour apporter ordre et discipline, remettre ses "bâtards de fainéants" dans le droit chemin.

"Je suis arrivé avec une attitude belliqueuse, pour imposer la discipline et les mettre au boulot", a ainsi expliqué le fin tacticien au Telegraph le mois dernier.

Et comme Cockerill est Cockerill, une caricature d'avant rugueux, aussi chauve que méchant, le pack d'Edimbourg est devenu redoutable. De quoi dresser des comparaisons avec celui du grand Leicester des années 1990 et 2000, ce que l'ancien talonneur prend pour un compliment.

"Il y avait 20 joueurs internationaux, tous tournaient en rond en attendant la convocation de l'Ecosse plutôt que de travailler toute la journée", avait-il expliqué à la fin de la saison passée. "Il y a eu quelques vérités dites. Que ça te plaise ou non. Je n'avais aucune idée de ce que ça donnerait."

Ca donne la première ligne du XV du Chardon (Dell, McInally, Berghan), Grant Gilchrist en deuxième ligne et les espoirs Magnus Bradbury et Jamie Ritchie en flankers contre la France. Pas si mal.

. Glasgow: libéré par Rennie

Dave Rennie aussi est arrivé à l'été 2017, avec le mandat de poursuivre le travail de Gregor Townsend, parti prendre les rênes du XV du Chardon.

Le technicien néo-zélandais, deux fois vainqueur du Super Rugby avec les chatoyants Chiefs, avait un cahier des charges simple: continuer dans la même veine offensive.

Il n'a pas ralenti et les Warriors composeront encore la quasi totalité de la ligne de trois-quarts de l'Ecosse samedi.

"Il pousse vraiment dans la direction d'un rugby d'attaque", apprécie ainsi le jeune ouvreur Adam Hastings (22 ans), qui prendra place sur le banc au Stade de France.

Et ça marche, au point d'en faire, pour les médias néo-zélandais, un possible successeur du sélectionneur des All Blacks Steve Hansen après la Coupe du monde. Mais Rennie a prolongé à Glasgow en janvier, mettant fin aux rumeurs.

Sa capacité à faire émerger les talents (trois fois champion du monde à la tête des "Baby Blacks") est reconnue et continue de faire des merveilles, à l'image de l'ascension fulgurante d'Hastings.

Tout comme sa capacité à innover et faire beaucoup avec peu: samedi, les centres Sam Johnson (25 ans) et Nick Grigg (26 ans), deux seconds couteaux il y a encore peu mais transformés par Rennie, seront alignés contre la France.

A Glasgow, Rennie a fait oublier le départ de Finn Russell au Racing 92 en confiant plus de responsabilités à Peter Horne et Hastings.

Les Bleus peuvent se méfier, les trois-quarts de Glasgow, même sans Stuart Hogg et Russell, seront à la manoeuvre samedi.

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