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Emma Thompson refuse de travailler avec un ancien de Disney accusé de harcèlement

L'actrice britannique Emma Thompson a annoncé se retirer d'un film en cours de production aux studios Skydance, en Californie, expliquant ne pas pouvoir travailler avec John Lasseter, ex-directeur artistique de Disney Animation accusé de harcèlement sexuel, a-t-on appris mardi auprès de son entourage.

Selon le site spécialisé dans le divertissement Variety, Emma Thompson devait jouer la voix d'un des personnages du film d'animation "Luck" et avait déjà réalisé des enregistrements.

L'actrice détentrice de deux Oscars s'est toutefois empressée de quitter le projet lorsque le groupe californien Skydance a annoncé début janvier avoir recruté John Lasseter. Créateur réputé génial ("Cars", "Toys Story"), il avait été forcé de quitter ses fonctions chez Disney après des comportements douteux, tels que des "étreintes non consenties", envers des employées. John Lasseter, 62 ans, avait présenté ses excuses et reconnu "avoir échoué" à insuffler une culture "de la confiance et du respect" dans ses studios.

Cela n'a pas suffi à Emma Thompson. En plus de se retirer du film, elle a écrit à la direction de Skydance, pour protester contre cette décision de le nommer à la tête de ses studios d'animation, et transmis cette lettre au quotidien Los Angeles Times, qui l'a publiée.

"Je trouve très étrange que vous et votre firme ayez pensé à embaucher quelqu'un ayant le passif répréhensible de M. Lasseter, étant donné le climat actuel", dénonce l'actrice de 59 ans dans sa lettre, dont l'authenticité a été confirmée à l'AFP par une porte-parole.

"Si un homme a passé des décennies à commettre des attouchements sur des femmes, pourquoi une femme voudrait-elle travailler pour lui, si la seule raison qui l'empêche de la toucher est que son contrat stipule qu'il doit se comporter de manière +professionnelle+?", s'interroge ainsi Emma Thompson.

La situation des femmes "ne va pas changer du jour au lendemain. Ou même l'année prochaine. Mais je sais que si des gens comme moi ne prennent pas position, il est très peu probable que les choses changent assez vite pour que la génération de ma fille soit à l'abri", conclut-elle.

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