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En Argentine, la tension retombe après la crise du peso

Le peso argentin s'est ressaisi mardi, après une dépréciation de 12% face au dollar en l'espace de deux semaines, laissant espérer une accalmie, d'autant que les investisseurs ont maintenu leur confiance dans les obligations de la Banque centrale qui arrivaient à échéance mardi.

C'était une journée test pour la confiance des détenteurs d'obligations en pesos argentins, appelés à renouveler leur confiance dans ce type de placement, attirés par les taux élevés proposés par la Banque centrale. 100% des détenteurs de Lebac (Lettres de la banque centrale) ont acheté de nouveaux emprunts à court terme.

Si les investisseurs avaient réclamé la totalité de ces emprunts à court terme, soit 625 milliards de pesos (25 milliards de dollars), la Banque centrale se serait trouvée en difficultés, car ses réserves ne s'élèvent qu'à 55 milliards.

La Banque centrale avait commencé à émettre lundi de nouveaux titres en pesos qui prendront le relais de ceux arrivant à échéance, pour ne pas avoir à les honorer en cash.

Depuis un mois et demi, faute de confiance dans le peso argentin dans un contexte de forte inflation, on assiste à une course au dollar sur la place financière argentine.

Le chef du gouvernement de centre-droit, Marcos Pena, veut rassurer les marchés. "La plus grande difficulté à laquelle nous avons dû faire face au début de notre gouvernance (en 2015), a été de remettre en marche l'économie en évitant une crise économique et politique. C'était un défi plus important que la conjoncture actuelle, que nous affrontons à un moment de plus grande solidité".

Pour freiner la chute de la monnaie, la Banque centrale a relevé le principal taux directeur à 40% pour soutenir le peso, et a vendu pour 10 milliards de dollars de réserves.

A la clôture des marches mardi, le peso s'est apprécié de 3,61%, un dollar s'échangeant contre 24,63 pesos, après une ouverture stable.

- "Récupérer la tranquillité" -

"Le plus important, c'est récupérer la tranquillité, ensuite nous aurons une baisse de l'inflation", a dit lundi soir le chef du gouvernement, lors d'un entretien avec des correspondants étrangers.

Depuis 10 ans, l'inflation est de plus de 20% par an. Le président Mauricio Macri avait fait de la baisse de l'inflation un des principaux objectifs de son mandat. Pour 2018, le gouvernement espérait initialement ramener l'inflation annuelle à 17% en 2017, 12% en 2018. Elle fut de 25% en 2017, et il est peu probable qu'elle passe sous la barre des 20% en 2018.

Si le gouvernement n'a pas encore trouvé la recette pour contenir la hausse des prix, il affiche des résultats encourageants en terme de croissance, avec sept trimestres consécutifs de hausse du PIB. En 2017, la 3e économie d'Amérique latine a progressé de 2,8% et le pronostic pour 2018 est de plus de 3%.

Le peso avait atteint lundi un plus bas historique, un dollar s'échangeant contre 25,51 pesos.

L'Argentine a sollicité le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt et l'institution examinera vendredi la demande argentine.

Ni le FMI, ni Buenos Aires n'ont dévoilé la somme demandée, mais la presse argentine évoque un prêt de 30 milliards de dollars.

Le recours au FMI est une question sensible en Argentine. La majorité des Argentins accusent le FMI d'être coresponsable de la crise économique de 2001, quand l'Argentine est entrée en défaut de paiement, incapable de payer ses dettes.

"C'est un autre FMI aujourd'hui", assure le chef du gouvernement.

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