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En Bourgogne, du très haut débit radio pour les territoires ruraux

Au milieu des champs, Maxime Carré pianote sur sa tablette. Avant de mettre de l'engrais sur une plantation de blé, ce jeune agriculteur bourguignon enregistre toutes ses données de traçabilité grâce au réseau internet à très haut débit (THD) radio déployé dans la région.

Dès le retour à la ferme, les informations - numéro de parcelle, produit utilisé, quantité à l'hectare, etc. - seront automatiquement - et rapidement - synchronisées sur l'ordinateur de cette exploitation agricole de 150 hectares, qui produit des céréales et élève des vaches charolaises à Allerey-sur-Saône (Saône-et-Loire).

Le déploiement de cette technologie sans fil, qui assure un débit de 30 mégabits par seconde, a été réalisé par la région Bourgogne-Franche-Comté pour apporter une solution alternative aux zones rurales encore privées de fibre optique.

Pour construire ce réseau hertzien, baptisé "RCube-4G fixe", la région est partie d'infrastructures existantes : "nous avons modernisé notre réseau radio Wimax (une technologie plus ancienne, NDLR). A ce jour, nous avons déjà ré-équipé 28 antennes et des travaux sont en cours sur 11 autres", détaille Thierry Bouttier, chargé du projet au sein de la collectivité.

Après une phase expérimentale d'un an, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a autorisé la commercialisation du réseau fin décembre. Lancées en février par trois fournisseurs d'accès - Ozone, Nordnet et Alsatis -, les offres grand public proposent des abonnements entre 30 et 45€ selon les options (internet, téléphone, TV).

Dans les 357 communes équipées, la région prend en charge le coût de l'installation, antenne et modem, pour les abonnés. La Bourgogne-Franche-Comté fait partie des premières collectivités à déployer cette technologie, avec les départements de la Seine-et-Marne, du Loiret ou encore de la Haute-Garonne.

- "Ça change la vie" -

Dans sa ferme à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Chalon-sur-Saône, Maxime Carré est situé dans l'une des deux zones d'expérimentation et teste le service depuis début 2017.

"Il y a encore trois ou quatre ans, on était chez Orange avec 512 ko de débit. Dès qu'il y avait une tempête, avec mes voisins, on était tous déconnectés. Puis on est passé chez Ozone avec le Wimax, on avait alors quatre mégas, ce qui était déjà beaucoup mieux", raconte-t-il.

Aujourd'hui, l'exploitation est connectée en très haut débit. "Ça change la vie !, commente le jeune homme de 24 ans. Internet fonctionne très bien, y compris quand il y a des intempéries". L'agriculteur, qui a rejoint l'exploitation familiale en 2015 et la pilote seul depuis tout juste un an, juge "indispensable" d'avoir une bonne connexion.

"La traçabilité papier est complètement révolue. On ne peut plus se passer des nouvelles technologies en agriculture. C'est un vrai gain de temps, d'autant plus quand on travaille seul." Il apprécie aussi, dans sa vie personnelle, de pouvoir regarder une vidéo ou de jouer en ligne sans coupure.

A ce jour, le réseau régional a été déployé dans l'Yonne, la Saône-et-Loire et la Côte-d'Or pour un investissement de huit millions d'euros. L'extension vers d'autres départements de la région est à l'étude.

Le plan France très haut débit, initié en 2013, vise au déploiement du très haut débit partout en France d’ici à 2022. Selon l'Arcep, au 30 décembre 2017, environ 8 % des communes françaises étaient équipées en fibre optique.

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