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En crise, le premier lobby des armes américain renonce à sa chaîne NRATV

Le premier lobby des armes américain, la NRA, a renoncé mercredi à ses programmes télévisés en direct et l'un de ses plus haut responsables a démissionné, sur fond de querelles intestines et d'influence en berne.

La National Rifle Association a mis un terme à la production de nouvelles émissions par la chaîne NRATV, qui avait été critiquée jusqu'en interne pour ses propos très à droite.

Une présentatrice vedette de la chaîne avait notamment suscité la controverse en septembre, quand elle avait dénigré la promotion de la diversité dans le dessin-animé "Thomas et ses amis". Pour illustrer son propos, la chaîne avait dessiné des cagoules de l'organisation raciste et violente, Ku Klux Klan, sur la tête des petits trains colorés personnages de cette émission.

La fin des programmes de la NRATV "est une "victoire pour tous les Américains qui veulent moins de discours incendiaires et haineux dans le paysage médiatique", a réagi l'association Everytown for Gun safety, qui milite pour un meilleur encadrement du marché des armes à feu.

"La fermeture de NRATV est un nouveau signe de la crise au sein de la NRA et du fait que notre mouvement est plus fort que jamais", a-t-elle ajouté dans une série de tweets.

La mise en sommeil de la chaîne est liée à la rupture entre la NRA et sa société de communication historique et s'inscrit dans un contexte de luttes intenses en son sein.

En avril, son nouveau président Oliver North avait dû démissionner après s'être opposé publiquement au directeur général de l'organisation Wayne LaPierre, en poste depuis près de 30 ans, sur l'usage des fonds du lobby.

Mercredi, Chris Cox, qui était perçu comme un possible successeur de Wayne LaPierre, a à son tour démissionné. Selon les médias américains, il a été accusé d'avoir participé à une tentative interne de putsch contre M. LaPierre.

La NRA, qui revendique cinq millions de membres, est extrêmement active auprès des élus qu'elle finance parfois et note en fonction de leurs positions sur les armes à feu.

Le puissant lobby s'oppose systématiquement à toute tentative de mieux encadrer le port d'armes, auquel de nombreux Américains sont très attachés.

Elle compte parmi ses fervents soutiens le président Donald Trump, qui a parlé en avril à sa tribune et qui a bénéficié de l'appui financier de l'organisation pendant sa campagne électorale.

Mais son étoile est en train de pâlir face à la multiplication des fusillades aux Etats-Unis. Les armes à feu ont fait plus de 36.000 morts aux Etats-Unis en 2018, toutes causes confondues.

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