Accueil Actu

En perte de vitesse, les cochonailles françaises misent sur l'exportation

Les Français ont mangé moins de charcuteries en 2016, obligeant artisans et industriels du secteur à se remettre en cause et à se tourner vers l'étranger, grâce notamment à l'accord commercial CETA avec le Canada, pour soutenir la cochonaille française, bastion de la gastronomie traditionnelle.

"Après avoir reculé de 0,6% en 2015, la consommation moyenne de charcuteries a de nouveau baissé en France, de 0,5%, en 2016, un mauvais millésime", a déclaré lundi à la presse Robert Volut, président de la Fict, association qui regroupe 250 entreprises de charcuterie française.

Ce changement de tendance jugé "inquiétant" s'inscrit sur fond de baisse générale de la consommation de viande, comme dans de nombreux pays.

Le recul fait perdre de la rentabilité opérationnelle aux entreprises, car dans le même temps, les prix de la viande de porc, ont, eux augmenté de 18% en moyenne sur l'année, a fait valoir M. Volut, dont l'association représente plus de 6 milliards de chiffre d'affaires annuel et 37.000 salariés.

Il compte sur la négociation annuelle des prix, en cours avec la grande distribution, pour essayer de redresser la barre. Selon lui, "la distribution gagne 82 centimes au kilo de charcuterie vendue alors que l'industrie ne gagne que 12 centimes".

Devant le déclin de la consommation, il faut réagir. Les entreprises vont "redéployer l'offre aux consommateurs" sur les aspects "santé, naturalité, bio, les goûts et les textures" des produits.

Les industriels vont aussi essayer d'améliorer l'information aux consommateurs, récemment mise en cause par une étude de l'ONG Foodwatch, émue de s'apercevoir qu'un pâté de lièvre pouvait ne contenir que 20% de lièvre.

Se disant "prise en étau" par la grande distribution, la charcuterie française veut se faire mieux connaître à l'étranger, peut-être inspirée par le succès mondial du jambon de Parme ou du "jamon" espagnol, icônes de la consommation branchée.

"L'exportation ne représente que 5% de notre activité, c'est très faible", admet M. Volut, "nous devons conquérir de nouveaux marchés".

Il compte notamment sur l'entrée en vigueur de l'accord commercial CETA avec le Canada. "Nous avons une trentaine d'entreprises qui désirent se développer sur le marché canadien", dit-il, "une vraie opportunité, car nous avons des produits à valeur ajoutée, représentatifs de la gastronomie de bistrot française et les Canadiens sont une clientèle qui a les moyens".

À la une

Sélectionné pour vous