Accueil Actu

Enfiler des gants de boxe ou mettre un baudrier pour trouver un boulot

Le sport est un loisir, une passion, parfois un vieux souvenir, une allergie... Rarement une profession. Mais au salon "Paris pour l'emploi des jeunes", les gants de boxe et les baudriers sont de sortie pour aider des jeunes à trouver un boulot.

Après quelques échauffements, c'est parti pour une initiation à la boxe anglaise, au biathlon, à l'escalade, au "circuit training", au football, dans une partie de ce forum à destination des moins de 30 ans.

Initiés par les missions locales de Paris, ces ateliers sportifs sont supervisés par l'association "Pass'sport pour l'emploi", créée en 2017 par Thierry Marx, chef cuisinier aux mille vies, aussi judoka.

Lui qui déjà lancé une école de cuisine pour les personnes éloignées de l'emploi, récidive donc avec le sport, un autre de ses dadas.

Pendant 12 semaines, "Pass'sport pour l'emploi" forme vers des métiers d'agents de sécurité et d'animateurs sportifs. Une cinquantaine de personnes ont déjà trouvé un travail, a précisé Thierry Marx, guest star d'un jour au salon.

Pour lui, "le sport est un levier aussi fort que la formation professionnelle" et agit comme un "révélateur", qui permet une "reprise de confiance en soi". D'ailleurs, il "incite ses managers à aller courir avant un entretien".

A ses côtés, Benoît Campargue. Ce champion de judo qui entraîna Teddy Riner en junior a créé l'association avec lui. "On n'est pas là pour rabaisser mais pour faire grandir", explique-t-il. Manière de rassurer les angoissés du chrono, les traumatisés du cross des années collège, ou de la compétition bête et méchante.

- L'aubaine des JO -

Le stand de boxe, un sport devenu à la mode chez les cols blancs de la finance ainsi que chez les Premiers ministres successifs, attire.

Sur le ring, Charline, 21 ans, jean et petites bottines noires, commis de cuisine, à la recherche d'un emploi. Son jeu de jambes -- elle a fait beaucoup de judo -- impressionne même Xavier Noël, entraîneur de boxe, et ancien membre de l'équipe de France.

Au sport, comme au boulot, "il y a des valeurs à respecter, on ne fait pas ce qu'on veut", explique-t-il.

Derrière les cordes, la prestation de Charline est évaluée: adaptation, concentration, compétences physiques, écoute...

La grille sera ensuite donnée à la mission locale, qui a listé des correspondances entre certains sports et certains métiers, particulièrement dans des secteurs en tension comme le bâtiment et restauration.

Pour coffreur/brancheur, c'est plutôt l'escalade, maçon le renforcement musculaire, réceptionniste le football freestyle, pour serveur le speed-ball, l'escalade, le biathlon mais aussi le football, pour cordiste... l'escalade.

Naheed, 24 ans, qui cherche un emploi dans l'ingénierie mécanique, s'est naturellement orienté vers le biathlon et s'essaie au tir.

Pour Michel Lefevre, directeur de ce salon, cette expérience peut aussi "aider le jeune à se vendre". "Le sport permet de mettre en situation, et de révéler des compétences: rigueur, esprit d'équipe...", explique de son côté Nicolas Garnier, directeur territorial Pôle Emploi Paris.

Partenaire du salon, la ville de Paris a les yeux rivés sur les Jeux Olympiques de 2024, qui se dérouleront dans la capitale.

Afaf Gabelotaud, maire adjointe aux politiques de l'emploi, évoque les 200.000 emplois directs et indirects induits par les JO, dans le BTP ou la restauration par exemple.

Il faut "profiter de l'aubaine des JO" et former des jeunes "jusqu'en 2024 sur des métiers pérennes", explique-t-elle.

Autre vertu du sport, explique M. Campargue, aussi à la tête d'une entreprise de coaching "Sport management système": remettre une dose de confiance en elle aux femmes, qui en ont souvent moins à revendre que les hommes.

À lire aussi

Sélectionné pour vous