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Environ 200 personnes manifestent à Paris contre une "privatisation" de la SNCF

Environ 200 personnes se sont rassemblées place de la Bourse à Paris mardi, à l'appel de la CGT Cheminots, contre la "privatisation" de la SNCF rendue possible par la réforme ferroviaire menée par le gouvernement et qui, selon eux, "dépouiller(a) le pays d'un morceau de son patrimoine".

La réforme ferroviaire, adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale la semaine passée et contre laquelle les cheminots font grève depuis début avril, comprend notamment la transformation de la SNCF, au 1er janvier 2020, en société anonyme à capitaux publics. Les syndicats y voient un "premier pas" vers une privatisation, malgré les démentis répétés du gouvernement.

"Nous ne croyons pas aux promesses de ce gouvernement", a déclaré au micro Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots (1er syndicat représentatif à la SNCF), devant les manifestants rassemblés dans une ambiance festive. L'exécutif veut "dépouiller le pays d'un morceau de son patrimoine", a-t-il fustigé.

"Renault, BNP, Usinor, Air France, nous avons des dizaines d'exemples pour accréditer nos craintes, et aucun exemple qui vienne les contredire", a fait valoir M. Brun, évoquant également GDF, France Télécom ainsi que les privatisations "envisagées pour Aéroport de Paris ou la Française des jeux".

"Rendez l'argent des privatisations !", a-t-il plusieurs fois lancé, soutenu par les manifestants entonnant à sa suite "rendez l'oseille !".

"Le maintien de trains pendant les périodes creuses, les dessertes TGV déficitaires: la liste est longue de tout ce qui pourra être remis en cause", a prédit Laurent Brun. "Les territoires ruraux (...) seront un peu plus abandonnés".

La place de la Bourse avait été choisie comme lieu de rassemblement car c'est l'"ancien lieu de cotation des valeurs du CAC 40", situé "à quelques mètres du siège de l'autorité du siège des marchés financiers", a expliqué M. Brun.

Des cheminots de Sud-Rail et de l'Unsa ferroviaire étaient également présents, au dixième jour d'une grève en pointillés de deux jours sur cinq lancée par la CGT, l'Unsa et la CFDT jusqu'à fin juin, Sud-Rail appelant, lui, à une grève reconductible.

Les cheminots ont été rejoints par des grévistes du secteur de l'énergie ainsi que par une vingtaine d'étudiants de différentes universités parisiennes, protestant contre la réforme de l'accès à l'enseignement supérieur qui instaure, selon eux, un système de sélection. "Étudiants, cheminots, même Macron, même combat", ont-ils entonné en chœur.

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