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Equateur: blocages de routes et manifestations contre la hausse des carburants

Des blocages de routes et des manifestations se sont poursuivis dimanche en Equateur dans une dizaine de provinces pour protester contre une hausse massive des prix des carburants décidée par le gouvernement.

La présidence équatorienne a annoncé qu'un homme était mort dimanche après avoir été renversé par un véhicule pendant une manifestation dans la province d'Azuay, dans le sud de l'Equateur.

Selon le service de presse de la présidence, cet homme âgé de 35 ans a été trouvé mort après avoir été "renversé par un véhicule qui fuyait apparemment après avoir été attaqué par des personnes qui bloquaient la voie publique".

"Nous regrettons les actes de violence qui ont eu lieu et ont causé leur première victime", a déclaré l'armée équatorienne sur son compte Twitter.

Les forces armées sont mobilisées pour rétablir l'ordre dans le pays dans le cadre de l'état d'exception instauré pour 60 jours par le président équatorien Lenin Moreno.

La ministre de l'Intérieur, Maria Paula Romo, a annoncé qu'à la date de dimanche 14 civils avaient été blessés et 477 personnes arrêtées, la plupart pour des actes de vandalisme.

Parmi les forces de l'ordre, 59 personnes ont été blessées, selon un bilan du gouvernement arrêté à vendredi.

- Subventions supprimées -

Dimanche était le cinquième jour de la vague de protestations contre la décision du président Moreno de supprimer des subventions des carburants d'un montant total de 1,3 milliard de dollars (l'économie équatorienne est dollarisée).

La suppression de ces subventions a entraîné des hausses des prix des carburants allant jusqu'à 123%. Le gallon américain (3,79 litres) de diesel est ainsi passé de 1,03 dollar à 2,30 dollars et le gallon d'essence ordinaire de 1,85 à 2,40 dollars.

Dans le cadre d'un accord entre l'Equateur et le Fonds monétaire international (FMI), en échange de l'élimination de ces subventions, Quito peut accéder à des crédits d'un montant de 4,209 milliards de dollars.

L'instauration de l'état d'exception n'a pas empêché la poursuite de manifestations de protestation quotidiennes auxquelles participent paysans, étudiants et opposants politiques.

Pour répliquer au gouvernement, la principale organisation des indigènes équatoriens, la Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur (Conaie), a annoncé elle aussi "un état d'exception dans tous les territoires indigènes".

La Conaie a affirmé dans un communiqué que les militaires et les policiers qui s'approcheraient des territoires indigènes seraient capturés.

Le porte-parole de la Conaie, Apawki Castro, a déclaré à l'AFP que des membres des forces de l'ordre étaient déjà retenus par des communautés indigènes dans trois provinces. Cette affirmation n'a pas été confirmée par les autorités.

De plus, des communautés indigènes prévoient de marcher dans les prochaines heures sur Quito pour exprimer dans la capitale leur refus de la hausse des prix des combustibles et ce qu'elles considèrent comme l'exploitation abusive de ressources naturelles sur leurs territoires.

Le président Moreno s'est dit prêt à discuter. "Je suis décidé à dialoguer avec vous, frères indigènes, avec qui nous avons de nombreuses causes en commun", a-t-il déclaré dans une intervention radio-télévisée.

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