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Etre cadre "ne fait plus rêver": constat amer de la CFE-CGC

Les élus de la CFE-CGC, réunis en congrès à Deauville (Calvados), ont dressé un constat amer jeudi sur l'encadrement, qui ne "fait plus rêver", évoquant un "sentiment de démotivation", voire de "déclassement social" parmi les cadres.

"Un sentiment de démotivation, voire parfois de déclassement social a pris place au sein des populations d'encadrement", indique le document de résolutions, largement validées par près de 500 congressistes ayant le droit de vote.

"Le métier ne fait plus rêver, et l'implication n'est plus la garantie d'une évolution personnelle. La reconnaissance et la considération pour la prise de responsabilité s'estompent devant les contraintes, la charge mentale et la solitude que génèrent ces responsabilités", ajoute le document.

"L'exigence d'une conciliation réelle entre la vie personnelle et la vie professionnelle conduit à des refus de plus en plus fréquents de salariés ou d'agents pour prendre des responsabilités nouvelles sans aménagement concerté".

Pour "redonner envie" aux cadres de s'engager, la CFE-CGC a listé une dizaine de résolutions sur l'encadrement. Elle propose notamment d'accorder une "confiance +a priori+" aux cadres; de promouvoir le rôle de la hiérarchie intermédiaire; de reconnaître les droits "à l'erreur et de retrait" du management ou de veiller à ce que toute nouvelle technologie soit accompagnée d'une étude d'impact sur l'évolution du rôle de la hiérarchie intermédiaire.

Chacune de ces résolutions sur l'encadrement a été approuvée à plus de 96%.

En outre, la qualité de vie au travail (QVT) a fait l'objet d'une quinzaine de résolutions, également largement approuvées, dont une demande de réouverture d'une négociation nationale interprofessionnelle sur ce sujet. Le dernier accord a été signé en 2013.

"Un euro investi dans la QVT rapporte 13 euros à l'entreprise", a souligné Martine Keyrier, secrétaire nationale Santé au travail, qui a défendu une résolution pour communiquer davantage sur ce sujet auprès des entreprises.

Mme Keyrier, qui a insisté sur la "dégradation des conditions de travail des cadres", a également défendu une résolution afin que leur charge de travail soit "raisonnable", dans le respect des durées de travail et de repos. Pour elle, travailler au forfait jour est "devenu de l'esclavagisme".

Une troisième réflexion a porté sur la "gestion par les coûts", un sujet chéri par François Hommeril, le président de la confédération, qui a été réélu pour un nouveau mandat de trois ans mercredi. Pour lui, ce genre de gestion est "devenu un standard".

La CFE-CGC défend la mise en place de conseils réunissant des actionnaires et des salariés, qui pourraient émettre des recommandations aux conseils de gouvernance.

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