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Falsifications au Spiegel: deux responsables mis à pied

(Belga) Le prestigieux hebdomadaire allemand Der Spiegel, ébranlé par l'affaire de son journaliste vedette qui avait falsifié ses articles pendant des années, a annoncé vendredi avoir mis à pied deux responsables éditoriaux du magazine.

Les contrats d'un rédacteur en chef, Ullrich Fichtner, et d'un éditeur en chef, Matthias Geyer, ont été "suspendus jusqu'à ce que la commission interne (du magazine) ait terminé son enquête sur cette affaire", a expliqué aux collaborateurs du titre le rédacteur en chef Steffen Klusmann, dans une lettre interne dont l'AFP a obtenu une copie. Le 19 décembre, Der Spiegel avait lui-même révélé qu'un de ses reporters, Claas Relotius, primé à de multiples reprises, avait depuis plusieurs années inventé en partie ou intégralement le contenu d'articles. "L'affaire Relotius a soulevé la question de savoir si Ullrich Fichtner, en tant que rédacteur en chef, et Matthias Geyer, en tant qu'éditeur en chef, peuvent poursuivre leurs tâches après une telle catastrophe", a expliqué M. Klusmann. "Le premier l'a découvert pour le Spiegel, le second l'a engagé et était jusqu'à dernièrement son responsable". Ces deux journalistes avaient de suite "mis à disposition" leur poste auprès de leur responsable hiérarchique, qui les a finalement simplement suspendus. "Nous pourrions maintenant demander des comptes à toute personne qui a eu affaire à Relotius, et cela pourrait continuer jusqu'en haut de la hiérarchie. Je pense cependant que vous devriez prendre vos responsabilités lorsque vous avez quelque chose à vous reprocher", a poursuivi Steffen Klusmann. Celui-ci a d'ailleurs catégoriquement refusé que le service Société, rubrique pour laquelle travaillait M. Relotius, qui "fait partie de l'ADN" de l'hebdomadaire, soit entièrement démantelé en raison ce scandale. Claas Relotius avait admis avoir imaginé des histoires et inventé de toutes pièces des personnages dans une douzaine d'articles. Le scandale avait ensuite été révélé par le magazine allemand après la démission le 16 décembre du journaliste de 33 ans. Dimanche, Der Spiegel avait annoncé qu'il portait plainte contre lui, le soupçonnant d'avoir détourné des dons en faveur d'orphelins syriens mis à l'honneur dans l'un de ses articles dont la crédibilité est elle-même en cause. Jeudi, l'intéressé a nié ces accusations. Ces révélations ont suscité une vive émotion en Allemagne et soulevé de nombreuses interrogations, notamment sur la façon dont le jeune journaliste a procédé durant toutes ces années sans être inquiété. (Belga)

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