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Fed Cup: Julien Benneteau, capitaine parfait

Une victoire nette, une fin de crise et que des compliments. Pour son baptême du feu en tant que capitaine de Fed Cup face à la Belgique, Julien Benneteau n'a rien raté.

Il y a des week-ends qui marquent. Celui que vient de passer +Bennet'+ fait partie de ceux-là. Le Bressan avait pourtant opéré des choix risqués pour ses premiers pas, en imposant le retour de Caroline Garcia, sans hésiter non plus à ne pas mettre Kristina Mladenovic, pilier des Bleues depuis trois ans, sur la feuille de match. Des choix forts, osés, mais au final gagnants.

"C'est le patron. Et il l'a montré", analyse un cadre de la FFT. "Franchement, il m'a épaté, il s'est révélé vraiment dans ce rôle", assure un membre du staff.

- Cahier des charges lourd -

Pourtant, quand il hérite des rênes de l'équipe France à l'été 2018, alors que lui vit ses derniers mois en tant que joueur, le cahier des charges est plûtot lourd. Une tornade a dévasté les Bleues que ni Amélie Mauresmo ni Yannick Noah n'ont su remettre en ordre. La brouille entre Caroline Garcia et Kristina Mladenovic, à laquelle certaines joueuses vont ponctuellement participer, paraît presque insurmontable. Mais Julien Benneteau, 38 ans, va profiter de sa virginité dans cette équipe, martelant que "le passé ne dicte pas ses choix", pour imposer sa logique, et "former la meilleure équipe possible".

Il va alors approcher le clan Garcia. Sa démarche et son discours vont convaincre la Lyonnaise de revenir en Bleue. Le premier défi est relevé. Reste alors à déminer le problème entre les filles, un challenge de taille.

"Oui mais Julien est quelqu'un de sensible, vraiment", assure l'ex-joueuse Camille Pin. Son sens de l'écoute, son approche de la crise vont en tout cas l'aider à réaliser ce que peu croyaient possible. Les filles vont parvenir à s'entendre le temps d'un rassemblement, et à s'afficher pleins sourires.

Sur le terrain ensuite, les joueuses ont été irréprochables, avec trois victoires en trois matches. Elles n'ont fait qu'accumuler les superlatifs lorsqu'on leur a demandé comment s'était passé leur match avec Julien sur la chaise.

"C'était top, il me laissait de l'air quand j'en avais besoin, je n'ai pas hésité à lui dire ce qu'il me passait par la tête non plus. On le sent confiant, positif, il en fait ni trop ni pas assez", a raconté Alizé Cornet après son match face à Elise Mertens. "Un kif! Franchement pour une première... Peut-être que c'est son expérience récente de joueur qui fait qu'il sent quand est-ce qu'il faut venir vers nous".

Il faut dire que Benneteau a eu l'habitude de voir des capitaines lui parler sur la chaise quand il était joueur, que ce soit Guy Forget, Arnaud Clément ou Yannick Noah.

- "Il est fait pour ça"-

"Julien a connu tellement de matches de Coupe Davis et ça se voit, il est fait pour ça, pour ces ambiances", assure Camille Pin.

Une histoire d'amour qui a parfois connu des ratés comme sa non-sélection en double lors de la finale de Coupe Davis face aux Belges en novembre 2017. Ses larmes pendant la Marseillaise avaient témoigné de cet attachement profond à l'équipe de France.

Son nouveau rôle de capitaine de Fed Cup lui permet de prolonger ce lien avec le maillot.

"C'est un amoureux de la Coupe Davis telle qu'elle était. (l'actuel format de la Fed Cup). Chaque fois qu'il a été en équipe de France il a été fantastique. Moi je l'ai eu en tant que joueur, il avait vraiment un état d'esprit super", confie Patrice Hagelauer.

Un état d'esprit qui a visiblement infusé le temps d'un week-end une équipe de France qui en avait bien besoin.

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