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Fessenheim, qui doit bientôt fermer, a redémarré son réacteur n°2

La centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), dont la fermeture est prévue à la fin de l'année, a redémarré lundi son réacteur numéro 2 après presque deux ans d'arrêt en raison d'une anomalie sur un générateur de vapeur.

Ce réacteur de la doyenne des centrales nucléaires françaises a été remis en service lundi à la mi-journée, selon les données publiées sur le site du gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE.

Contacté par l'AFP, EDF a confirmé le redémarrage. Le réacteur devrait retrouver sa pleine puissance (880 mégawatts) dans les prochains jours, selon le site de RTE.

Fessenheim 2 avait été stoppé en raison d'une anomalie sur un générateur de vapeur, décelée à la suite d'un audit mené à la forge Areva au Creusot (Saône-et-Loire), où des irrégularités ont été constatées dans des dossiers de suivi de fabrication de grands composants nucléaires.

La remise en service de ce réacteur était initialement prévue à partir du printemps 2017, mais elle a été reportée à plusieurs reprises.

"Un programme d'essais complémentaires" a été mené par Framatome sur le générateur de vapeur depuis 2016, a indiqué EDF dans une note.

"Il consistait notamment en la réalisation d'examens mécaniques et d'essais de résistance sur deux pièces représentatives fabriquées spécialement à cet effet", a détaillé le groupe français.

Les éléments d'analyses ont été transmis à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en juillet 2017.

"Ils démontrent la capacité de la pièce à remplir ses fonctions de sûreté", a affirmé l'électricien.

L'ASN avait donné son feu vert au redémarrage le 12 mars dernier. "Cette levée de suspension était la dernière condition permettant de procéder au redémarrage du réacteur n°2", a rappelé EDF.

- Vers une fermeture -

Fessenheim 2 devrait toutefois reprendre du service pour une durée limitée: les deux réacteurs de la centrale doivent normalement fermer entre fin 2018 et début 2019, au moment de la mise en place de l'EPR de Flamanville (Manche).

Une première phase de préparation au démantèlement devrait durer cinq ans, avant une phase de déconstruction de 15 ans.

Il s'agira d'une première pour le parc électronucléaire français, qui compte 58 réacteurs en fonctionnement.

Le secrétaire d'Etat à la Transition écologique Sébastien Lecornu, qui s'est rendu à Fessenheim en janvier, a installé un comité de pilotage pour la reconversion du site.

Celui-ci emploie directement 850 salariés d'EDF et 330 salariés permanents d'entreprises prestataires. Sa fermeture risque également de priver les collectivités de 14 millions de recettes fiscales.

"Je ne viens pas avec un chèque, mais je ne viens pas les mains vides. Il s'agit de construire un projet pour le territoire qui soit exemplaire", avait-il expliqué.

Une partie des agents de la centrale nucléaire avait toutefois fait grève plusieurs jours en février pour protester contre des mesures d'accompagnement jugées insuffisantes. Des élus alsaciens ont également écrit à M. Lecornu pour lui demander de ne pas fermer la centrale nucléaire avant 2021, un calendrier qu'ils estiment "plus respectueux des salariés de la centrale".

Située tout près de la frontière avec la Suisse et avec l'Allemagne, la centrale de Fessenheim a été mise en service en 1977. Elle comporte deux réacteurs à eau pressurisée d'une puissance de près de 900 mégawatts (MW) chacun qui produisent l'équivalent de 65% de l'électricité consommée en Alsace.

Depuis de nombreuses années, les écologistes français, allemands et suisses dénoncent sa vétusté. L'installation est construite sur une zone sismique et en contrebas du Rhin.

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