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Feu vert de l'Europe pour achever le développement d'Ariane 6

Le Conseil de l'Agence spatiale européenne (ESA) a décidé jeudi "l'achèvement du développement" du lanceur Ariane 6 et le démarrage de la phase de transition entre l'actuelle Ariane 5 et le futur lanceur dont le vol inaugural est prévu en 2020.

"C'est une très bonne étape qui a été franchie", a déclaré à l'AFP Alain Charmeau, le patron d'ArianeGroup. Cette réunion des représentants des Etats membres de l'ESA à Paris "a permis de régler certains problèmes épineux", notamment autour de la répartition de la fabrication industrielle entre les différents pays, a-t-il dit.

Le démarrage de la phase de transition entre les deux lanceurs est également salué par l'industrie. "Maintenant on a la certitude qu'on va pouvoir organiser correctement la réduction de la fabrication des Ariane 5 et la montée en puissance des Ariane 6" en 2021 et 2022, note Alain Charmeau.

En décembre 2014, l'Europe spatiale a décidé de se doter d'un nouveau lanceur, Ariane 6, beaucoup moins coûteux que l'actuelle Ariane 5, pour faire face à la concurrence internationale dans le domaine des lanceurs, notamment celle de l'américain SpaceX. La fusée existera en deux versions (A64 équipée de 4 boosters, A62 avec deux boosters).

Mais ArianeGroup, coentreprise issue de la fusion des activités lanceurs d'Airbus et Safran, reconnaît n'être que partiellement satisfaite de l'issue du Conseil de l'ESA. "Il reste encore à confirmer des engagements de commandes de lanceurs de la part des différentes entités étatiques", partenaires du programme européen, souligne Alain Charmeau.

Le patron d'ArianeGroup avait averti en avril qu'il avait besoin d'avoir ces engagements contractuels "fin juin" afin de pouvoir lancer la production des premiers lots de la future Ariane 6.

"La bonne volonté d'utiliser Ariane 6 est encore confirmée par les décisions d'aujourd'hui. Mais maintenant il faut traduire la bonne volonté en actes" et passer commande, poursuit-il.

"Les usines sont là, les équipes sont là, les premiers prototypes sont en cours de fabrication. Il faut qu'on enchaîne", a-t-il souligné. "C'est pour cela que je mets +la pression+, avec tout le respect dû à mes clients" (ESA, Commission européenne, Etats).

"Fondamentalement, je ne suis pas inquiet sur le fait qu'on y arrivera", précise-t-il.

Il est prévu de produire 14 Ariane 6 entre 2020 et 2022, dont la moitié pour le marché institutionnel et l'autre moitié pour le marché commercial.

"Nous avons déjà identifié 7 missions institutionnelles dont 2 ont déjà été contractualisées" (commande de deux lanceurs par la Commission européenne pour Galileo), a précisé à l'AFP Stéphane Israël, le pdg d'Arianespace, société de services de lancement et filiale d'ArianeGroup.

"Nous attendons donc" que les clients institutionnels (ESA, Commission européenne, Etats) "passent 5 commandes supplémentaires".

"En parallèle, les équipes d'Arianespace sont à pied d'oeuvre auprès des clients commerciaux pour vendre les premières Ariane commerciales. Il y a beaucoup de choses qui mijotent", indique Stéphane Israël.

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