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Fin du procès France Télécom, jugement le 20 décembre

(Belga) Le jugement sera rendu le 20 décembre dans le procès de France Télécom et de ses ex-dirigeants qui s'est achevé jeudi en France. Son ancien patron y a nié, comme les autres prévenus, tout "harcèlement moral" malgré plusieurs suicides de salariés dans cette entreprise devenue le symbole de la souffrance au travail.

Contre ce qu'il qualifie de harcèlement érigé "en stratégie" dans l'une des plus grosses sociétés françaises, le parquet de Paris a requis vendredi "le maximum" prévu par la loi : 75.000 euros d'amende contre France Télécom, un an d'emprisonnement et une amende de 15.000 euros contre ses ex-dirigeants. Le PDG de France Télécom de 2005 à 2010, Didier Lombard, son ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès et son ex-responsable du personnel Olivier Barberot, qui voulaient supprimer des milliers d'emplois, sont soupçonnés d'avoir mis en place "une politique d'entreprise visant à déstabiliser les salariés et à créer un climat anxiogène". Huit mois d'emprisonnement et 10.000 euros d'amende ont été réclamés contre quatre autres anciens responsables poursuivis pour "complicité de harcèlement moral". Le procès qui s'est ouvert il y a plus de deux mois devant le tribunal correctionnel est inédit : France Télécom, devenue Orange en 2013, est la première entreprise cotée au CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris, à être jugée en France pour un harcèlement moral institutionnel. Alors symbole de la souffrance au travail, elle faisait la Une des médias il y a dix ans, avec le suicide de plusieurs de ses salariés. Michel Deparis, qui s'est donné la mort le 14 juillet 2009, avait écrit dans une lettre : "Je me suicide à cause de France Télécom. C'est la seule cause". Deux mois plus tard, le syndicat SUD portait plainte, donnant un tournant judiciaire à l'affaire. Les juges ont retenu 39 cas de salariés, dont 19 se sont suicidés. Environ 120 autres personnes se sont constituées partie civile depuis le début du procès le 6 mai. Confrontés à la colère des proches de victimes ou à certains de leurs propos de l'époque - M. Lombard avait dit devant des cadres vouloir provoquer les départs "par la fenêtre ou par la porte" -, les prévenus ont exprimé leur "compassion" ou reconnu "une phrase idiote", "une gaffe". Mais jamais ils n'ont varié d'un iota, rejetant toute responsabilité. Avant de mettre son jugement en délibéré, le tribunal donnera une dernière fois la parole aux prévenus. (Belga)

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