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France : les opposants à un projet d'enfouissement de déchets nucléaires bravent une interdiction de manifester

Les opposants au projet d'enfouissement de déchets nucléaires dans une forêt du nord-est de la France ont annoncé vendredi leur intention de passer outre l'interdiction de manifester décrétée par les autorités locales qui redoutent ce week-end de nouveaux débordements.

Il y a une semaine, 500 gendarmes avaient évacué manu militari une quinzaine d'occupants du bois Lejuc, l'épicentre de la contestation, et des bulldozers avaient détruit bivouacs et barricades.

Devant la perspective de nouveaux "troubles graves à l'ordre public", la préfète du département de la Meuse, Muriel Nguyen, a pris jeudi soir un arrêté interdisant "toute manifestation".

"Plus de 700 opposants sont attendus" samedi et dimanche, dont "un nombre important" ont un "profil extrêmement inquiétant", a-t-elle dit à l'AFP.

"Il existe un fort risque d'affrontements avec les forces de l'ordre stationnées aux abords du bois", étant donné "le caractère jusqu'au-boutiste de certains des opposants" et "le mot d'ordre visant à réinvestir" la zone, a fait valoir la préfète.

"On est scandalisé. C'est un arrêté liberticide", a répliqué Juliette Geoffroy, porte-parole du Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs (Cedra), ajoutant que l'appel au rassemblement lancé par les opposants était "maintenu".

Le site de Bure a été choisi en 1998 pour accueillir un laboratoire souterrain qui doit préparer l'enfouissement à 500 m sous terre des déchets nucléaires les plus radioactifs ou ayant une longue durée de vie du parc français.

Sur quelque 221 hectares, le bois Lejuc et ses abords ont été retenus par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) en vue de l'installation des cheminées d'aération du laboratoire.

L'Andra a prévu de réaliser des forages exploratoires dans la forêt afin de collecter des données avant de déposer une demande d'autorisation officielle de création du site, prévue pour 2019.

Depuis le lancement du projet, les manifestations d'opposants se sont multipliées et des recours judiciaires ont été intentés pour empêcher le début des travaux. En août, des affrontements avaient fait six blessés parmi les opposants et deux parmi les gendarmes.

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