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G7: "Pompiers pyromanes", barbecue de la colère, les mécontents multiplient les coups de com'

Décrochage du portrait du président Macron, "pompiers pyromanes" d'Oxfam ou "barbecue de la colère" des policiers : les mécontentements écologistes ou sociaux se sont cristallisés vendredi en actions symboliques et visuelles, rivalisant pour attirer l'attention des nombreux médias présents à Biarritz pour le G7.

Les organisations impliquées dans le contre-sommet du G7 se sont montrées les plus actives, à l'image d'ANV-COP21 et de son pendant basque Bizi!, dont des militants ont décroché de la mairie d'Irissary (40 km de Biarritz) le portrait présidentiel, à quelques centaines de mètres d'une gendarmerie.

L'ONG assure qu'il s'agit du 128e portrait d'Emmanuel Macron dérobé par ses militants cette année, pour dénoncer les "beaux discours" du président sur l'urgence climatique, jamais suivis "d'actions concrètes" selon eux.

ANV-COP21 a d'ailleurs prévu une "marche des portraits" d'Emmanuel Macron dimanche à Bayonne, avec certaines des images décrochées dans toute la France et emballées.

Dans le département voisin des Landes, des dizaines de militants ont bloqué pendant une heure une usine Monsanto, géant de la chimie racheté par l'Allemand Bayer, à l'initiative d'ATTAC, des Amis de la Terre, de la Confédération paysanne et sa branche basque ELB, de Bizi! et du syndicat basque LAB.

Ils ont déployé des banderoles "vos profits = nos cancers" et un camion a déversé de la terre devant l'entrée de l'usine, à Peyrehorade, pour "dénoncer l'impunité dont jouissent les multinationales et exiger un plan de sortie des pesticides".

- "Façon potiche" -

Oxfam a de son côté organisé un rendez-vous des "pompiers pyromanes" dans Biarritz même, mais en dehors des "zones de protection" du centre-ville.

Sept figurants portant chacun une grosse tête en papier mâché à l'image d'un dirigeant du G7 ont essayé d'éteindre avec de (faux) lance-flammes "le feu des inégalités". La lutte contre les inégalités est le thème du sommet.

Comme d'autres ONG, Oxfam a boycotté vendredi un rendez-vous à l'Elysée entre des représentants de la société civile et M. Macron.

"Depuis des mois, la discussion avec la présidence française a été difficile", a expliqué Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France. Emmanuel Macron "a annulé trois rendez-vous dont le dernier à la dernière minute. Alors l'idée de couronner cette discussion très difficile par une mise en scène +façon potiche+ des ONG à l'Elysée, c'était quand même un peu soit maladroit, soit méprisant".

L'ONG ONE a elle voulu attirer l'attention sur la lutte "contre la première des inégalités, celle entre femmes et hommes" en faisant réaliser par un artiste local, dans le sable humide d'une plage de Biarritz à marée basse, les dessins format XXL des visages de Trump, Merkel, Macron et consorts, sous les yeux intrigués des surfeurs et des touristes.

"Leurs mots s'effacent facilement, comme (ces dessins) quand la marée remontera. Nous voulons que ces dirigeants ne se contentent plus de parler, mais qu'ils lancent réellement des initiatives concrètes (...)", a souligné Friederike Röder, directrice France et Europe de ONE.

En fin de journée à Anglet, à quelques heures du coup d'envoi du sommet, environ 250 policiers, la plupart en civil, ont participé à un "barbecue de la colère" devant les médias, à l'appel de plusieurs syndicats. Ils expriment leur ras le bol et dénoncent l'épuisement dans les rangs, notamment après la longue crise des "gilets jaunes".

"Je n'ai pas l'impression que le gouvernement de manière générale se rend compte de la colère de nos collègues. Les phrases politiques, on n’en veut plus, on veut des actes", a déclaré Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance Police nationale.

Plus de 13.000 policiers et gendarmes sont mobilisées à Biarritz et dans sa région pour encadrer le G7 et le "contre-sommet".

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