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Gemalto touché par les reculs des marchés de la carte SIM et des cartes à puce

Gemalto, qui s'apprête à se faire racheter par Thales, a terminé ce qui devrait être sa dernière année comme groupe indépendant avec un chiffre d'affaires et une rentabilité en nette baisse, plombé par la déprime de ses marchés historiques.

Le spécialiste français de la sécurité numérique a annoncé vendredi un chiffre d'affaires en baisse de 5% à 2,972 milliards d'euros pour l'année 2017, touché par le déclin structurel du marché des cartes SIM pour la téléphonie mobile et par un trou d'air sur le marché des cartes à puces aux Etats-Unis.

Le bénéfice net de son côté a plongé de 33,7% à 176,5 millions d'euros.

Et la rentabilité du groupe a nettement baissé, la marge opérationnelle du groupe passant à 10,4% contre 14,5% en 2016.

Gemalto a toutefois limité la casse au second semestre, avec un ralentissement de l'érosion du chiffre d'affaires par rapport au premier semestre.

Pour 2018, il dit s'attendre à une poursuite du "repli" du marché des cartes SIM.

Concernant la transition vers la carte intégrée aux appareils (e-SIM), "on est à peu près aujourd'hui au milieu du gué", a estimé lors d'une conférence téléphonique le directeur général, Philippe Vallée.

La transition "reste très progressive, ne concerne qu'un nombre très limité d'applications", a-t-il ajouté. Mais "avant que l'e-SIM représente pour Gemalto un marché important, il va falloir du temps", a poursuivi M. Vallée, "nous croyons vraiment à cette opportunité, d'ici cinq à dix ans, le nombre d'objets à connecter via cette technologie sera beaucoup plus important".

En revanche, Gemalto estime que le marché des cartes à puces devrait se "normaliser" après le recul de 2017, tandis que le groupe s'attend à "une croissance à deux chiffres" sur son segment "Identité, Internet des objets et Cybersécurité", qui pesait environ 43% du chiffre d'affaires total en 2017.

La marge opérationnelle devrait se "stabiliser" dans le segment "cartes à puces et services d'émission", et Gemalto s'attend au total à une croissance "à un chiffre, entre le milieu et le haut de la fourchette" (soit entre environ 5% et 9%) de son résultat des activités opérationnelles.

A la Bourse de Paris, l'action du groupe était en hausse de 0,34% à 49,66 euros vers 10H00.

- Biométrie et protection des données -

Gemalto doit passer dans le courant de l'année dans le giron de Thales, qui veut ainsi constituer un géant mondial du traitement et de la protection des données, avec une offre complète de sécurisation des objet connectés ("internet des objets").

Le nouvel ensemble pèsera environ 18 milliards de chiffre d'affaires.

L'intégration dans Thales va notamment permettre de "renforcer la place de numéro 1" du groupe "dans la biométrie, l'identité civile et la protection des données", a-t-il souligné.

L'intégration est envisagée pour le second semestre 2018, lorsque Thales aura obtenu toutes les autorisations réglementaires usuelles.

Thales, qui a fait son offre publique d'achat en décembre, a proposé 51 euro par action Gemalto, valorisant le groupe à 4,8 milliards d'euros, écartant au passage l'offre concurrente du groupe informatique Atos qui avait proposé 46 euros par action.

L'annonce de l'offre de Thales avait redonné des couleurs à l'action Gemalto, qui avait perdu plus du tiers de sa valeur après un avertissement sur ses résultats par le groupe en juillet.

Gemalto, qui compte 15.000 salariés dans le monde, a annoncé fin novembre un plan social qui doit se traduire par 288 suppressions d'emplois. "Nous sommes en cours de négociations avec les organisations syndicales", a déclaré M. Vallée lors d'une conférence téléphonique.

Ce plan n'est pas remis en cause par le rapprochement avec Thales, mais ce dernier s'est engagé à préserver le reste des effectifs dans les activités françaises de Gemalto au moins jusqu'à la fin 2019.

Gemalto était déjà né en 2006 d'une fusion, entre Gemplus (pionnier français de la carte à puce, inventée par Roland Moreno) et Axalto (fruit de la fusion des activités cartes à puce de Bull et de Schlumberger).

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