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Geoffroy Roux de Bézieux succède à Pierre Gattaz comme patron des patrons

Geoffroy Roux de Bézieux a été élu mardi à la tête du Medef, succédant à Pierre Gattaz, avec la promesse de transformer l'organisation patronale pour répondre au défi d'un gouvernement réservé sur le rôle des partenaires sociaux.

A 56 ans, ce patron du groupe Notus Technologies l'a emporté avec 55,8% des voix face à Alexandre Saubot, dirigeant du groupe industriel Haulotte et ancien négociateur social du Medef.

En visite près de Lyon, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a félicité le nouveau président. "Je veux lui dire que nous avons maintenant du pain sur la planche", a-t-il déclaré, évoquant son projet de loi Pacte sur la croissance des entreprises.

"Il y a dans ce projet de loi beaucoup de dispositions majeures et je souhaite pouvoir en reparler rapidement avec le nouveau président du Medef", a-t-il ajouté.

"Je le verrai, je l'espère, dans les prochains jours", a-t-il poursuivi, indiquant aussi qu'il se rendrait à l'université d'été de l'organisation patronale fin août.

L'U2P, autre organisation qui représente les artisans, commerçants et professions libérales, s'est dite dans un communiqué "prête à collaborer avec le nouveau président du Medef".

- Agenda social ? -

Du côté des syndicats, Pascal Pavageau, secrétaire général de FO, a confié à l'AFP qu'il espérait que le Medef ne se comporterait "pas comme un lobby" et accepterait de construire un agenda social avec les syndicats "dès septembre".

Le chef de file de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon a pour sa part ironisé sur Twitter. "Bonne nouvelle pour les salariés : le nouveau président du #medef pense que le salaire minimum est à 1.280 euros net. 110 euros d'augmentation en vue pour tous les smicards!", a-t-il écrit, faisant allusion à un entretien de M. Roux de Bézieux sur RTL.

Juste après le scrutin, le nouveau président a annoncé que l'ex-candidat Patrick Martin, patron du Medef Auvergne-Rhône-Alpes qui s'était rallié à lui en juin, devenait vice-président délégué du Medef. Il devra notamment "s'atteler à la transformation du mouvement en interne".

En outre, dix nouvelles personnalités qualifiées, dont une moitié de femmes, ont été nommées au conseil exécutif. Parmi elles figurent l'ex-candidate Dominique Carlac'h. Alexandre Saubot devient pour sa part invité permanent du conseil.

Diplômé de l'Essec, M. Roux de Bézieux avait déjà brigué en 2013 la présidence du Medef avant de se ranger derrière Pierre Gattaz, qui l'avait une fois élu nommé vice-président de l'organisation chargé du pôle économie, et en particulier de la fiscalité et du numérique.

Soulignant dans un discours avant la tenue du vote que les cinq prochaines années étaient "pleines d'incertitudes" aussi bien "de nature politique" que "géostratégique", cet homme qui a créé plusieurs entreprises et fait fortune dans les télécoms - avec The Phone House puis Virgin Mobile - a jugé qu'il fallait "transformer" le Medef, dont l'image est très dégradée dans l'opinion publique, "pour aider à transformer le pays".

- Continuer le combat -

Il a par ailleurs dit vouloir "continuer le combat pour la compétitivité" des entreprises "à la fois sur le coût du travail et les impôts de production", "augmenter" les efforts sur la formation des salariés et "transformer le paritarisme" pour "obtenir une véritable autonomie de décision ou de gestion".

Soulignant que de "nombreux observateurs" se réjouissaient "d'une prétendue fin des corps intermédiaires", il a lancé: "l'Etat n'a pas le monopole de l'intérêt général". "Les Français savent que demain ce sont nous les entrepreneurs qui allons changer le monde", a-t-il déclaré.

Le nouveau patron des patrons a jugé que "la grande question" était "celle des emplois, des compétences".

"La paupérisation des emplois, la destruction-création des emplois" provoquée par les mutations technologiques en cours, "pour moi c'est le sujet numéro un auquel le Medef doit réfléchir", a-t-il estimé lors d'une conférence de presse.

Il a par ailleurs confié ne pas être "un grand fan" des sommets sociaux et dit préférer des rencontres avec les partenaires sociaux avec des experts sur des questions telles que l'évolution du contrat de travail pour "tirer des diagnostics communs".

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