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Georgieva prend les rênes du FMI dans une économie fragilisée

La Bulgare Kristalina Georgieva est devenue officiellement mercredi la seconde femme à diriger le Fonds monétaire international (FMI) avec pour premier objectif d'aider les pays membres à faire face au ralentissement économique.

"Je prends mes nouvelles fonctions en étant consciente des gros défis à relever", a-t-elle déclaré immédiatement après sa nomination au poste de directrice générale par le conseil d'administration.

Son mandat démarrera le 1er octobre pour une durée de cinq ans.

"La croissance économique mondiale continue de décevoir, les tensions commerciales persistent, et le fardeau de la dette s'alourdit dans beaucoup de pays", a-t-elle noté, relevant également "l'énorme responsabilité" de diriger cette institution dans cette conjoncture défavorable.

"Dans ce contexte, ma priorité immédiate à la tête du FMI sera d'aider les (189) pays membres à minimiser le risque des crises et à être prêts à faire face au ralentissement économique", a-t-elle expliqué tout en se disant "profondément honorée d'avoir été choisie" pour ce poste.

"Chère @KGeorgieva, toutes mes félicitations pour ta nomination à la tête du FMI, qui pourra, grâce à ton expérience, jouer pleinement son rôle dans l'économie mondiale", a réagi sur Twitter le ministre français de l'économie Bruno Le Maire, qui a largement porté sa candidature.

Le président de la Banque mondiale David Malpass a lui aussi chaleureusement félicité Mme Georgieva qui a fait une bonne partie de sa carrière au sein de l'autre institution de Bretton Woods.

"Kristalina a fait preuve de jugement et de détermination, déployant tous ses efforts pour (...) réduire la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée et durable", a-t-il souligné dans un communiqué.

Mme Georgieva, qui était la directrice générale de la Banque mondiale, était la seule candidate en lice.

Agée de 66 ans, elle avait bénéficié, à la dernière minute, d'un changement de statut du Fonds, relatif à la limite d'âge, pour rendre valide sa candidature.

Economiste de formation, elle remplace Christine Lagarde qui a démissionné pour aller présider la Banque centrale européenne (BCE).

- Argentine -

Outre le ralentissement de l'économie mondiale, la crise économique argentine sera probablement l'un des dossiers les plus épineux à court terme pour Kristalina Georgieva.

Les critiques se sont en effet multipliées ces dernières semaines à l'encontre du FMI qui a accordé l'an passé un prêt record de 57 milliards de dollars au pays en difficultés.

Le Fonds a déjà déboursé 44 milliards de dollars en échange d'une cure d'austérité budgétaire mais Buenos Aires a demandé un rééchelonnement de sa dette, ce qui fait douter de ses capacités à rembourser, semblant renouer avec un scénario connu.

Des réunions techniques se déroulent d'ailleurs cette semaine au sein même du FMI en présence des autorités argentines.

Signe de l'importance du dossier, la nouvelle dirigeante a posté mercredi soir sur son compte Twitter une photo d'elle en compagnie du nouveau ministre argentin des Finances, Hernan Lacunza, accompagné du message suivant: "hâte de travailler avec les autorités (argentines) quand je serai en fonction le 1er octobre".

Et d'ajouter: "l'Argentine est un membre important du #FMI et nous souhaitons qu'il rencontre du succès".

Cheveux courts, toujours souriante et avenante, Kristalina Georgieva avait été désignée comme la candidate de l'Union européenne le 2 août à l'issue d'un vote serré en raison de divisions au sein de l'UE.

Ses soutiens avaient néanmoins mis en avant sa solide expérience dans la finance internationale.

A la Banque mondiale, où elle a effectué l'essentiel de sa carrière avant d'en devenir directrice générale en 2017, elle s'est forgée une expertise dans le domaine de l'environnement en multipliant les fonctions dans le secteur du développement durable et des questions agricoles notamment.

En outre, elle a beaucoup oeuvré en faveur des femmes appelant à une meilleure éducation des filles, à bannir les lois entravant le travail des femmes, et en incitant à leur entrepreneuriat, notamment en Afrique.

Sur ce point, elle devrait s'inscrire dans la continuité de Christine Lagarde qui a sans relâche affiché sa volonté d'agir en faveur de l'égalité des genres.

Elle a d'ailleurs rendu hommage à sa prédécesseure, "une grande dirigeante et une amie chère dont la vision et le travail sans relâche ont contribué énormément au succès du Fonds".

La nouvelle directrice générale a aussi estimé que le FMI était une institution "unique avec une histoire formidable". "De mon point de vue, le rôle du Fonds n'a jamais été aussi important", a-t-elle déclaré.

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