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Gironde: un maire prend un arrêté pour interdire les radars privés embarqués

Le maire d'une petite commune de Gironde a pris récemment un arrêté visant à interdire la circulation de radars-caméras privés embarqués sur le territoire de sa commune, arguant d'une entorse au Code la route et d'un possible danger pour la sécurité routière.

Jean-Bernard Dufourd, maire de Naujac-sur-Mer, dans le Médoc, a pris le 25 avril l'arrêté, actuellement en contrôle de légalité par les services de l'Etat, mais qui ne vise pas les radars ou caméras de la police ou de la gendarmerie, a-t-il précisé mardi à l'AFP, confirmant une information de France Bleu Gironde.

Dans son arrêté, posté sur son compte Facebook, l'élu LR invoque l'article R412-6-2 du Code de la route, qui rappelle-t-il, "interdit de placer sur le champ de vision du conducteur un appareil doté d'un écran ne constituant pas une aide à la conduite ou à la navigation".

Il considère que conduire un véhicule "avec un système en fonctionnement de caméras embarquées, peut entraîner une perte d'attention et de fait la maitrise du véhicule par son conducteur, cause de manœuvres dangereuses et accidentelles".

L'arrêté pose en conséquence que "la circulation est interdite sur l'ensemble routier de la commune de Naujac-sur-Mer, à tous véhicules munis de systèmes de caméras embarquées, pouvant altérer l'attention du conducteur". L'arrêté "ne s'applique pas aux services de police et de la Gendarmerie nationale".

Les premières voitures privées équipées de radars ont commencé fin avril dans l'Eure à flasher les excès de vitesse. Ce dispositif controversé doit être étendu à toute la France d'ici à 2020. Les véhicules sont équipés de caméras sur les plages avant et arrière, et ne circulent qu'avec le chauffeur à bord, au lieu de deux fonctionnaires pour les radars embarqués par la police ou la gendarmerie.

M. Dufourd a expliqué à l'AFP qu'il "ne mettrait jamais un frein à quelque chose qui serait bon pour la sécurité", mais s'insurge contre "le désistement croissant de services publics régaliens vers le privé" sans autre but que "générer des revenus".

Par son arrêté, il dit "exprimer tout haut ce que tout le monde pense tout bas" sur les radars privés embarqués, une "mesure extrêmement impopulaire, de tous bords", a fortiori vu "les dérives récentes des verbalisations de stationnement confiées au privé".

Le maire, policier à la retraite, dit "ne pas être dupe" sur le sort de son arrêté, "pot de terre contre pot de fer", mais estime important de "marquer le coup".

La préfecture de Gironde a confirmé que l'arrêté était en cours d'instruction pour un contrôle de légalité. Et rappelle qu'il n'y a pour l'heure pas de calendrier de déploiement des radars privés embarqués en Nouvelle-Aquitaine.

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