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Grange Bretagne: l'inflation accélère et menace à nouveau le pouvoir d'achat

L'inflation au Royaume-Uni a connu une accélération surprise en août pour atteindre un plus haut en six mois, ce qui est une mauvaise nouvelle pour les Britanniques dont le pouvoir d'achat commençait tout juste à s'améliorer.

La hausse des prix s'est établie à 2,7% sur un an le mois dernier, portée par le renchérissement des biens culturels, des transports et de l'habillement, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Ce chiffre, qui intervient après une progression des prix de 2,5% en juillet, est une surprise pour les économistes qui s'attendaient au contraire à un ralentissement à 2,4% selon le consensus établi par Bloomberg.

L'inflation confirme qu'elle reprend sa marche en avant, après être remontée en juillet pour la première fois depuis novembre.

A 2,7%, elle retrouve son niveau du mois de février, ce qui constitue une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d'achat des ménages dont les salaires progressent un peu plus lentement, de 2,6% primes comprises à fin juillet.

"Les consommateurs ont payé plus cher le mois dernier pour aller au spectacle, prendre le ferry et pour les vêtements de la nouvelle saison d'automne. Toutefois, les tarifs pour les téléphones mobiles, les meubles et les biens pour la maison ont atténué l'inflation", remarque Mike Hardie, statisticien à l'ONS.

La catégorie regroupant les transports a été le contributeur le plus important à l'accélération de l'inflation, avec notamment le coût des carburants sur fond de progression des prix du pétrole, alors que la hausse des prix pour les loisirs et la culture a atteint un sommet depuis janvier 2010.

De leur côté, les biens alimentaires se sont également renchéris d'un mois sur l'autre, tout comme les boissons alcoolisés et le tabac.

"L'inflation est de retour", résume Ben Brettell, économiste chez Hargreaves Lansdown, alors même que son ralentissement ces derniers mois laissait espérer de meilleures nouvelles pour le portefeuille des ménages.

- Quel impact économique ? -

La hausse des prix avait dépassé brièvement 3% fin 2017, dopée alors par la chute de la livre sterling consécutive à la décision des Britanniques de voter pour le Brexit lors du référendum du 23 juin 2016.

Le pouvoir d'achat des Britanniques avait souffert de cette poussée mais les salaires étaient parvenus à dépasser une inflation un peu moins vigoureuse début 2018.

Ce chiffre publié mercredi conforte en outre la décision prise par la Banque d'Angleterre (BoE) d'augmenter son taux d'intérêt en août, pour la deuxième fois seulement depuis la crise de 2008.

La BoE entend poursuivre ce resserrement monétaire pour ramener l'inflation à son objectif de 2% mais a choisi à court terme d'être prudente en attendant dans les prochaines semaines l'issue des difficiles négociations sur le Brexit.

La hausse des taux est une mauvaise nouvelle pour les nombreux Britanniques qui ont recours au crédit pour continuer à consommer, remarque Alastair Neame, économiste au centre de recherche CEBR.

Au total, "il faut s'attendre à ce que la consommation des ménages souffre avec des implications pour la performance du secteur de la distribution", prévient-il.

Si l'inflation confirme sa nouvelle poussée, les conséquences pourraient donc être négatives sur la croissance britannique qui repose énormément sur la consommation et le secteur des services.

L'activité s'est ressaisie après un début d'année difficile, mais les prévisions pour l'ensemble de 2018 restent moroses avec un ralentissement marqué par rapport à l'année précédente.

Un panel d'économistes indépendants sondés par le Trésor anticipe une croissance de 1,3% cette année, alors que le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde cette semaine contre les dégâts sur l'économie du Brexit, en particulier en cas d'absence d'accord entre Bruxelles et Londres.

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