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Grève pour le climat: la jeunesse italienne se mobilise

L'Italie a connu vendredi une forte mobilisation de sa jeunesse à l'occasion de la journée de défense du climat, "Fridays for future", avec un million d'écoliers, collégiens et lycéens mobilisés dans toute la péninsule, selon les organisateurs.

Inspiré par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, le réseau "Fridays for future Italia" (vendredis pour l'avenir), qui rassemble des comités citoyens à travers toute l'Italie, avait appelé à des manifestations dans environ 180 villes, de Milan à Palerme en passant par Florence, Venise, Naples ou Cagliari en Sardaigne.

"Si l'on considère qu'il y avait 200.000 personnes aussi bien à Rome qu'à Milan, on estime à plus d'un million le nombre de manifestants dans tout le pays", a déclaré Gianfranco Mascia, du réseau "Friday for future Italia". La mobilisation a été forte dans d'autres grandes villes comme Florence, Naples ou Palerme.

"Les images de la rue, avec autant de jeunes qui participent avec autant de passion sont extraordinaires", a écrit sur Twitter le chef du gouvernement Giuseppe Conte, s'engageant avec son gouvernement à traduire cette demande de changement "en solutions concrètes".

Greta Thunberg qui devait prendre vendredi la tête du cortège à Montréal, en présence du Premier ministre canadien Justin Trudeau, a elle aussi salué l'exceptionnelle mobilisation transalpine.

"Des images incroyables arrivent de toute l'Italie", a tweeté la jeune militante de 16 ans qui, lundi dernier devant l'ONU à New York, avait sévèrement interpellé les dirigeants de la planète, les accusant de lui avoir "volé sa jeunesse et son enfance avec leurs paroles creuses".

Le vendredi précédent, plus de quatre millions de jeunes - et d'adultes -, selon les organisateurs, s'étaient mobilisés à travers le monde pour un "Friday for Future" mondial.

Dans le cortège joyeux et coloré qui s'est étiré dans le centre de Rome, des jeunes brandissaient vendredi des pancartes exhortant les responsables politiques à agir: "le climat change, pas la politique", "faites partie de la solution, pas de la pollution", "Inutile de conquérir la Lune pour ensuite perdre la Terre", pouvait-on lire.

"J'ai des frissons aujourd'hui, c'est une émotion immense, Greta (Thunberg) nous a appelés et nous sommes là. On veut vivre sur cette planète telle qu'elle est", a déclaré à l'AFP TV Simone, 17 ans, élève d'un lycée de la capitale.

- "Prise de conscience" -

Pour Claudio, un étudiant de 24 ans, "c'est important de descendre dans la rue pour demander au gouvernement des mesures concrètes. Il y a une vraie prise de conscience, ce qui n'était pas vrai il y a quelques années", a-t-il estimé.

Si à Milan, le maire Giuseppe Sala s'est uni au cortège, expliquant sur Facebook "partager les préoccupations" de la jeunesse, le maire de Florence, Dario Nardella, et le président de la région Toscane, Enrico Rossi, avaient été priés de ne pas se joindre à la marche.

"Votre place est dans votre bureau, pas dans la rue", proclamait une banderole, les manifestants jugeant que les élus sont "loin de prendre les décisions nécessaires à la lutte contre le changement climatique".

En prévision de cette journée, qui vient clore la Semaine mondiale du climat lancée vendredi dernier, le ministre italien de l'Education Lorenzo Fioramonti avait adressé une circulaire aux dirigeants d'établissements scolaires les invitant à excuser les élèves prenant part aux défilés.

De nombreux proviseurs avaient autorisé leurs élèves à porter la bannière de leur établissement dans les cortèges.

A Rome, la proviseure du lycée Orazio, Maria Grazia Lancellotti est allée plus loin, déclarant "l'urgence climatique et écologique" pour son établissement et prenant divers engagements écologiques comme celui de "réduire, jusqu'à l'élimination, la consommation de bouteilles plastique" ou encore "d'accroître l'utilisation de produits d'entretien biodégradables".

A l'autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande, la mobilisation pour la défense du climat a également été forte vendredi avec plus de 40.000 rassemblées devant le Parlement à Wellington et 170.000 personnes recensées dans tout le pays, "soit 3,5% de la population", selon les chiffres diffusés par Greta Thunberg sur Twitter.

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