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Grèce: une exposition sur le "Beau" à travers l'Antiquité

Une exposition sur "les différents aspects du Beau" a ouvert ses portes au public ce week-end au musée archéologique national à Athènes, invitant le public à s'interroger sur la notion de beauté à travers les diverses périodes de l'Antiquité.

Du néolithique (6.500-3.200 avant J-C) à l’époque hellénistique (323 av. J-C jusqu'au 30 de notre ère), le musée, l'un des plus importants du pays, appelle les visiteurs à utiliser "tous leurs sens".

L'exposition, qui va durer un an, comprend statues, céramiques et bijoux provenant des collections du musée et l'idée pour sa réalisation émane du précepte de cette institution: "cultiver l’amour des arts" et donc du "Beau", une notion largement élaborée par les philosophes de l'époque classique grecque.

"Habituellement, les livres ou les autres expositions sur le sujet ne présentent qu'un type de beauté celui de la Grèce classique, des corps athlétiques et sveltes", explique à l'AFP Maria Lagoyiannis, directrice du musée archéologique.

"Mais en vérité, il existe plusieurs aspects du Beau, ils sont indénombrables et dépendent de chaque individu", poursuit-elle.

Le visiteur est invité à parcourir quatre sections. Premièrement, celle de "l’esthétique éternelle" où lui sont présentés des accessoires de beauté de la vie quotidienne dans l’Antiquité: miroirs, peignes, bijoux, vases à parfums...

Ensuite vient "le bon et le souhaitable", qui analyse les préférences esthétiques des sociétés anciennes par rapport aux mythes grecs dont notamment celui de la déesse de l’amour Aphrodite.

La troisième partie est centrée sur "la promotion du corps", qui retrace l’évolution de l’idéal physique à travers les âges.

Et la dernière section, ensemble d'oeuvres intitulé "une recherche sans fin", interroge les visiteurs sur la notion du beau faisant référence aux philosophes grecs.

- Les odeurs -

"Les femmes modernes n'ont rien inventé. Dès l’Antiquité, les femmes portaient du rouge sur les lèvres, copiaient les coiffures des statues comme maintenant les jeunes filles s'inspirent des magazines, elles avaient même des sortes de wonderbras pour mettre en valeur leur poitrine", note amusée Maria Lagoyiannis.

Parmi les 340 objets exposés, le plus spectaculaire est un parfum intitulé "rose d'Aphrodite", confectionné par la marque des cosmétiques naturelles grecques Korres s’inspirant des fragrances portées dans l’Antiquité.

"Il nous a fallu un an et demi de recherches, écumer les bibliothèques de Grèce et lire les textes antiques pour trouver une recette", raconte Lena Korres, co-fondatrice de cette marque.

"Le plus difficile a été de retrouver les plantes décrites dans les textes, notamment une racine d’une plante nommée Alkanna et qui nous a permis de donner une couleur rouge au parfum", précise-t-elle.

Pour Maria Lagoyiannis, "c’est un rêve pour les archéologues de pouvoir sentir les odeurs de l'époque".

"Nous voulons que tous les sens des visiteurs soient stimulés, la vue bien sûr, mais aussi l’ouïe avec une bande son reproduisant la musique antique, le toucher avec des ateliers que nous mettons en place pour réaliser des tissages, et aussi l’odorat avec ce parfum", dit-elle.

Comptant 150 ans de vie et situé près du centre-ville, le musée archéologique national a accueilli en 2017 plus de 500.000 visiteurs.

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