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Grève à la SNCF: une prime pour inciter des cadres à conduire des trains

La direction de la SNCF a proposé à des cadres une prime pour les inciter à conduire des trains pendant la grève qui doit débuter lundi soir, a-t-on appris dimanche auprès de sources syndicales qui dénoncent une tentative de déstabilisation du mouvement.

"Depuis la semaine dernière", la direction "propose une prime de conducteur occasionnel" à des "cadres opérationnels qui ne la touchaient pas jusqu'à présent", a indiqué à l'AFP Erik Meyer (SUD-Rail), confirmant une information de franceinfo.

Cette prime mensuelle d'un montant de "150 euros" était jusqu'alors versée à des "cadres de direction issus de la conduite" amenés à conduire un train de temps en temps, "une fois par trimestre", a expliqué M. Meyer. La direction "a commencé à étendre ce dispositif" aux "cadres traction", les "chefs d'équipe" des agents de la conduite, leur proposant cette prime "de manière pérenne", a-t-il précisé.

Il s'agit d'"une prime qui existait déjà" et qu'on rendrait "plus incitative", a aussi indiqué à l'AFP Bernard Aubin, du syndicat FiRST (non-représentatif), en dénonçant des "pressions exercées sur l'encadrement pour remplacer les grévistes". C'est "la politique de la carotte et du bâton" pour "réduire au maximum les impacts de la grève", a-t-il ajouté.

La direction de la SNCF a confirmé à l'AFP l'existence de "cette prime forfaitaire de 150 euros", qui "a pris effet au 1er janvier 2018", et dénoncé "un faux procès", les discussions à ce sujet "remontant à 2017".

La prime "va être versée aux chefs conducteurs qui ont quitté la direction de la traction (...) mais qui continuent à entretenir leurs compétences" afin de pouvoir "remplacer des conducteurs au pied levé, quelle que soit la cause du remplacement", a expliqué un porte-parole.

"Jusque là ils le faisaient sans rémunération supplémentaire", a-t-on précisé de même source. Ils toucheront désormais cette prime "tous les mois, indépendamment du nombre de jours de conduite effectués" et cela "va aider à assurer la continuité du service public pendant la grève", a ajoute le porte-parole.

Face à la grève dure qui s'annonce, "on voit bien" que la direction est "aux abois", a dit M. Meyer. Cédric Robert (CGT Cheminots) a accusé pour sa part la direction d'être "prête à tous les subterfuges pour casser la grève".

La grève à la SNCF contre le projet de réforme du gouvernement démarre lundi soir. CGT, Unsa et CFDT appellent à un mouvement par épisode de deux jours sur cinq jusqu'au 28 juin, SUD-Rail appelle à une grève illimitée, reconductible par 24 heures.

Évoquant les remontées de certaines régions, M. Meyer a parlé par exemple d'"un TER sur dix en Picardie" pour mardi et, en région parisienne, d'une circulation sur le RER D "catastrophique".

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