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Grève à la SNCF: une "vot'action" à partir de lundi pour raviver la flamme

Lancement d'une "vot'action" et appel à une "journée sans cheminots": les syndicats de la SNCF mobilisés contre la réforme ferroviaire entendent "frapper un grand coup" lundi pour la 18ème journée de grève depuis début avril.

Avec cette consultation auprès des cheminots pour savoir s'ils sont "pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement" et l'ambition d'une journée "zéro train", CGT, Unsa, SUD et CFDT espèrent raviver la flamme d'une mobilisation qui faiblit, tout en affichant leur "solide" unité.

Evoquée par la CGT après la rencontre lundi dernier avec le Premier ministre Edouard Philippe, qui a réaffirmé que le gouvernement ne reviendrait pas sur les trois éléments clés de la réforme - ouverture à la concurrence, fin de l'embauche au statut et transformation de la SNCF en société anonyme -, cette "vot'action" a finalement été actée mercredi en intersyndicale.

Chaque agent en activité est appelé à donner son avis de lundi 10h00 au 21 mai à 10h00, dans "chaque chantier, chaque établissement, au coeur des gares et des bureaux", insiste la CGT-Cheminots, première force syndicale à la SNCF.

Cette consultation - sans valeur juridique - "n'est pas seulement un vote", mais "une modalité d'action" nouvelle pour "entrer en contact avec les cheminots", avait expliqué mercredi Sébastien Mariani, de la CFDT-Cheminots (4ème).

Pour le patron de la SNCF Guillaume Pepy, cette "vot'action" n'a "aucune" légitimité. Sur la réforme ferroviaire, "personne ne peut confisquer le débat et le vote au Parlement", a-t-il répété jeudi.

La consultation parviendra-t-elle à toucher une majorité des 147.000 salariés de l'entreprise? Chez Air France, le référendum à l'initiative de la direction, qui a coûté son poste au PDG, a rassemblé 80,33% des salariés.

- "Objectif zéro train" -

Pour favoriser la participation, les syndicats prévoient des urnes dans les assemblées générales, mais aussi des urnes itinérantes lors de "tournées syndicales, dans les ateliers, les postes d'aiguillage, les bureaux", a précisé Bruno Poncet (SUD-Rail). Et, pour empêcher la fraude, seront établies des "listes d'émargement", où devront être inscrits les nom, prénom et numéro de matricule des votants.

Des listes qui seront détruites après le comptage des voix pour que la direction ne puisse pas savoir qui a participé.

Alors que la neuvième séquence de deux jours de grève sur cinq débute samedi soir, les syndicats appellent aussi à un temps fort lundi, avec l'"objectif zéro train", dit l'Unsa ferroviaire (2ème). "Il est vital pour ce mouvement sans précédent de frapper un grand coup" ce jour-là, souligne le syndicat.

Même tonalité du côté de SUD-Rail. "La police nous chasse des gares? Chiche. Zéro cheminot au travail" lundi, proclame une affiche du troisième syndicat de la SNCF, en référence aux opérations coup de poing dans plusieurs gares parisiennes lundi dernier, où les cheminots avaient été à chaque fois dispersés par les CRS.

La CFDT espère, elle, afficher "un taux de grévistes jamais égalé". Si la journée "ne sera pas sans cheminots", reconnaît Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, il table quand même sur "une mobilisation plus importante".

Mercredi, au dernier jour de grève, ce taux avait chuté à 14,46% en matinée, le plus faible depuis le début du mouvement. Le 3 avril, il était de 33,9%.

Pour autant, la mobilisation reste soutenue parmi le personnel nécessaire à la circulation des trains, même si elle baisse. Plus d'un conducteur sur deux (53%) était encore en grève mercredi et plus de quatre contrôleurs sur dix (45,5%), et 20,9% des aiguilleurs.

Avec ce "grand coup" lundi, l'Unsa veut maintenir la "pression" sur le ministère des Transports, où le syndicat s'est rendu vendredi, à l'instar de la CFDT, pour défendre ses projets d'amendements à la réforme. L'Unsa "continue la mobilisation" et jugera "in fine ce qui va bouger", a prévenu son secrétaire général Roger Dillenseger

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