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Hong Kong: Cathay Pacific menace de licencier ses employés soutenant "les manifestations illégales"

La compagnie hongkongaise Cathay Pacific, sous pression de la Chine, a averti lundi ses salariés qu'ils pourraient être licenciés s'ils "soutiennent ou participent aux manifestations illégales" à Hong Kong.

Cette mise en garde est intervenue alors que la compagnie aérienne essuie les représailles de Pékin, en lien avec la mobilisation pro-démocratie à Hong Kong sans précédent depuis la rétrocession du territoire par Londres à Pékin en 1997.

L'action de la compagnie perdait 4,85% lundi après-midi à la Bourse de Hong Kong et celle de sa maison-mère, Swire Pacific, plongeait de 6,23%.

La direction générale de l'aviation civile chinoise a exigé vendredi que Cathay Pacific empêche que les personnels soutenant le mouvement pro-démocratie soient affectés à des vols reliant la Chine continentale ou traversant son espace aérien.

Pékin a réclamé que la compagnie fournisse les noms des personnels à bord de ces vols. Cathay a fait savoir qu'elle se plierait à ces nouvelles règles, appliquées à compter de dimanche. La compagnie doit également présenter avant le 15 août un rapport sur les mesures envisagées pour "renforcer le contrôle interne et améliorer la sécurité de vol".

- "Conséquences disciplinaires" -

Lundi, la compagnie a en outre dû annuler des dizaines de vols après la décision des autorités de fermer l'aéroport, envahi par des milliers de manifestants pro-démocratie.

Dans un message au personnel, le directeur général de la compagnie aérienne Rupert Hogg a réaffirmé que les employés de Cathay encouraient des "conséquences disciplinaires" s'ils étaient impliqués dans les manifestations pro-démocratie.

"Cathay Pacific a une politique de tolérance zéro concernant les activités illégales. En particulier, dans le contexte actuel, il y aura des conséquences disciplinaires pour les employés qui soutiennent ou participent aux manifestations illégales", selon M. Hogg. "Ces conséquences peuvent être graves et impliquer la résiliation du contrat de travail."

Il a également mis en garde les employés contre le fait de soutenir ou de participer à une nouvelle manifestation en cours à l'aéroport de l'ex-colonie britannique.

Les "actions et paroles de nos employés en dehors des heures de travail peuvent avoir un impact important sur la société", a-t-il encore dit.

La mobilisation qui entre dans son troisième mois à Hong Kong constitue pour Pékin le plus grand défi dans l'ex-colonie britannique depuis 1997. Le gouvernement central n'a cessé ces dernières semaines de durcir son discours et de multiplier les mises en garde à l'encontre des manifestants.

Cette mobilisation a placé Cathay dans une position délicate, notamment depuis que les médias ont rapporté qu'un de ses pilotes avait été inculpé pour participation à une émeute en raison de son implication dans une manifestation qui avait dégénéré.

Le syndicat des personnels de bord de Cathay avait soutenu lundi dernier une grève générale en déplorant que le gouvernement ait "ignoré les revendications du peuple" et recouru "aux forces de police pour tenter d'étouffer des voix, poussant de nombreux Hongkongais au désespoir".

La compagnie a suspendu son pilote inculpé et annoncé samedi le limogeage de deux autres employés sans en donner la raison. Selon des médias hongkongais, ils sont accusés d'avoir fait fuiter le détail de l'itinéraire d'une équipe de football de la police hongkongaise qui se rendait en Chine continentale.

Sur les réseaux sociaux chinois, des appels à boycotter la compagnie font florès et le hasthag #BoycottCathayPacific apparu la semaine dernière sur le site de microblogs Weibo a généré jusqu'à lundi plus de 33 millions de vues et 13.000 commentaires.

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