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Inde: nouveau mort dans des manifestations contre une compagnie minière

Un nouveau manifestant a été tué mercredi par la police dans le sud de l'Inde, un jour après que les forces de l'ordre ont abattu dix opposants à l'usine d'une compagnie minière, ont annoncé des responsables locaux.

La police de la ville portuaire de Tuticorin (aussi appelée Thoothukudi) dans l'État du Tamil Nadu a de nouveau affronté des contestataires réclamant la fermeture d'une fonderie de cuivre de la société Sterlite Copper, filiale du géant minier britannique Vedanta, qu'ils accusent de polluer l'environnement.

Des heurts la veille avaient déjà coûté la vie à dix émeutiers, le bilan de douze morts ayant été revu à la baisse. 18 policiers avaient également été blessés.

Mercredi, "nous avons tiré en l'air à balles réelles pour disperser les protestataires. Mais les émeutiers ont continué à lancer des bombes et des engins incendiaires. Ils brûlaient des véhicules", a déclaré un responsable policier à l'AFP.

"Nous avons été forcés de tirer des balles en caoutchouc qui ont malheureusement touché un homme à la colonne vertébrale et il est mort", a ajouté cette source. Un officier de police sur place a également confirmé la mort d'un jeune homme de 22 ans.

Des témoins ont rapporté que les manifestants ont incendié mercredi un bus de la police et saccagé un magasin d'alcool. Des images de la télévision montraient les forces de sécurité en équipement antiémeutes patrouillant des rues parsemées de pierres et de pneus brûlés.

La tuerie de mercredi, qui selon les pouvoirs publics était inévitable pour reprendre le contrôle de la situation, a provoqué des réactions scandalisées dans les rangs de l'opposition. Rahul Gandhi, président du parti du Congrès (opposition), a ainsi dénoncé "un exemple brutal de terrorisme d'État".

Amnesty International a estimé que la police du Tamil Nadu aurait "à répondre à beaucoup de questions" et appelé à traduire les responsables en justice.

La fonderie de cuivre de Tuticorin fait l'objet d'une résistance de longue date. Le mouvement s'est intensifié ces derniers mois alors que Sterlite cherche à obtenir la licence pour en doubler les capacités, qui sont actuellement de 400.000 tonnes par an.

L'usine avait été brièvement fermée par les autorités locales en 2013 à la suite d'une fuite de gaz présumée, avant que la justice ne l'autorise à reprendre son activité. Elle est actuellement en maintenance.

L'action de Vedanta avait reculé mercredi de plus de 7%, à 250 roupies (3,1 euros), à la clôture des cours à la bourse de Bombay.

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