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Jean-Pierre Hansen se livre dans des "Chroniques sous haute tension"

(Belga) Jean-Pierre Hansen, ancien patron d'Electrabel, publie lundi son témoignage sur les cinquante dernières années dans des "Chroniques sous haute tension". Âgé de 71 ans, cet ancien chef d'entreprise, originaire d'Athus, raconte avec humour et au travers de sa famille, de ses études mais surtout de son parcours au sein d'Electrabel, l'évolution de la société en un demi-siècle.

"Je trouvais utile d'écrire des souvenirs qui font sourire, liés à beaucoup d'événements et de situations qui posent question aujourd'hui. Je témoigne d'un monde et d'un mode de vie anciens, que l'on croyait éternels et qui disparaissent", confie-t-il à Belga. Celui qui est devenu administrateur de Nethys - et qui refuse d'évoquer le sujet - ne regrette pas ces disparitions "car nous étions dominés par l'ordre éternel des choses, qui s'imposait et qu'on ne discutait pas. Si pour le plus grand nombre cela marchait, la vie était très dure pour ceux qui étaient en dehors", souligne Jean-Pierre Hansen, admettant que lui n'avait toutefois pas eu à en souffrir. L'ensemble de son ouvrage est marqué par ces témoignages d'une autre époque: service militaire, mobilisation par "le réseau aristo", rédaction d'une thèse sur des feuilles volantes devant ensuite être retranscrites... Jean-Pierre Hansen montre les changements de la société au cours d'un demi-siècle, qui a vu l'avènement d'internet ou des réseaux sociaux notamment. Le monde de l'électricité, qu'il aime tant, a lui aussi beaucoup évolué, pas toujours dans le sens qu'aurait voulu Jean-Pierre Hansen. À la fin du livre, il se demande s'il serait un "vieux réac'", comme aime l'appeler l'un de ses fils. Il admet l'être dans un sens, ne se retrouvant pas dans la culture dominante, mais il considère que "tout n'était pas mieux avant". Jean-Pierre Hansen dépeint également, dans ses chroniques, son amour pour l'enseignement, lui qui est passé par l'UCLouvain ou l'École polytechnique de Paris notamment. Désormais président de l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (Ares), il distille tout au long de son ouvrage ses avis, critiques, réflexions sur l'enseignement supérieur. "À l'époque, l'ascenseur social était une réalité et presque une évidence", illustre-t-il auprès de Belga. "Aujourd'hui, on a des doutes: le moteur est peut-être insuffisant - ce qui pose la question du financement-, ou alors il est surchargé - faut-il mettre en place un filtre à l'entrée des universités? -, ou encore on ne sait sur quel bouton pousser pour monter, ce qui évoque un problème d'information", estime-t-il, admettant qu'il n'a pas la solution à ce problème. La seule qui lui paraisse justifiée: "l'instauration d'un test à l'entrée de l'université ou à la fin des études secondaires pour identifier les lacunes". Il considère qu'il faudrait davantage dire que "réussir l'université n'est pas facile", soulignant que "si l'inscription est libre, la réussite n'est pas un droit". Il plaide en faveur de formes d'enseignement alternatif, dont a notamment bénéficié son fils et qui s'y est épanoui pleinement. Ce livre vise à "faire sourire et réfléchir", selon son auteur. Il assouvira les désirs des lecteurs demandeurs d'anecdotes savoureuses et de coulisses sur les nombreuses négociations qui ont émaillé le monde de l'électricité. (Belga)

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