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Jeux olympiques: Paris-2024 promet de réussir l'épreuve de l'emploi

Les Jeux olympiques de Paris 2024 profiteront-ils à l'emploi et aux entreprises locales? Organisateurs, Etat et élus ont affiché jeudi leur volonté d'éviter l'écueil d'un événement déconnecté des territoires français.

Au total, les Jeux devraient mobiliser environ 150.000 emplois, déjà existants dans les entreprises ou à créer, en majorité de 2021 à 2024, et avec "un pic" la dernière année, selon une étude présentée jeudi par le Comité d'organisation des JO (Cojo).

Il s'agit d'emplois "par nature limités dans le temps", prévient cette étude réalisée par le Centre de droit et d'économie du sport (Cdes) de Limoges (centre de la France) et le consultant Amnyos, qui n'ont pas évalué le nombre de créations nettes.

Secteurs concernés par les 5 milliards d'euros de marchés, la construction (11.700), l'organisation (événementiel, sécurité privée, transport, gestion des déchets, 78.300) et le tourisme (hôtellerie et restauration, 60.000). A ces emplois, s'ajouteront entre 50.000 et 70.000 bénévoles pendant les JO.

- "Beaucoup d'apprentis" -

Devant des élus, chefs d'entreprise et trois ministres (Travail, Cohésion des territoires et Sports), réunis dans une ancienne manufacture réhabilitée, au pied du Stade de France à La Plaine-Saint Denis, près de Paris, le président du Cojo a revendiqué un travail inédit, qui doit permettre aux acteurs de l'emploi, de la formation et de l'insertion, d'anticiper les besoins.

"On veut donner du sens à ces Jeux" et construire "un nouveau modèle de Jeux plus durables, plus inclusifs et plus solidaires", a promis l'ancien champion olympique de canoë, fidèle à ce message de "Jeux utiles", alors que les JO sont taxés de gigantisme et que certaines éditions (Rio-2016, Tokyo-2020) sont entachées par des soupçons de corruption.

L'enjeu de l'emploi est fort en Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, où seront construits à partir de 2021 le village olympique, le centre aquatique olympique (Saint-Denis) et le village des médias (Le Bourget). Au même moment, la région sera concernée par les chantiers de l'Anru (rénovation urbaine) et du Grand Paris Express.

"Je veux beaucoup d'apprentis, et pas de travailleurs détachés", a répété plusieurs fois la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui signait jeudi avec l'Ile-de-France (région parisienne) le plan d'investissement compétences, soit 1 milliard d'euros de l'Etat (2019-2022) qui s'ajoutent aux 700 millions investis par la région dans la formation.

La ministre a aussi annoncé la création d'une "agence virtuelle Pôle Emploi où l'on pourra trouver toutes les offres liées aux JO", avec "un bus qui sillonnera la Seine-Saint-Denis pour aller voir les jeunes".

En Seine-Saint-Denis, des événements comme la COP21 (conférence de Paris sur les changements climatiques, au Bourget en 2015) ou l'Euro-2016 de football ont laissé un souvenir en demi teinte. "En matière d'impact pour les entreprises locales, c'est plus que mitigé", avait confié à l'AFP le président du département, Stéphane Troussel, qui se réjouit du travail accompli avec le Cojo.

- Accès aux marchés -

Autre enjeu, l'accès aux marchés. "Au village olympique, il y aura des lits, des chaises, des armoires. Est-ce qu'on crée les conditions pour qu'ils soient construits par des entreprises en Ile-de-France, ce qui limitera les coûts environnementaux, ou est-ce qu'on va les chercher au bout du monde?", demande Patrick Braouezec, le président de Plaine Commune, qui regroupe neuf villes, parmi lesquelles Saint-Denis, et où le chômage atteint 17% (contre 8% en Ile-de-France au 3e trimestre 2018).

La Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), l'établissement public qui supervise la construction des équipements pérennes des Jeux, a fixé dans une charte un minimum de 10% des heures travaillées pour les "publics les plus éloignés de l'emploi", et l'objectif de flécher 25% des marchés pour les TPE/PME, les structures de l'économie sociale et solidaire (ESS), de l'insertion et du secteur du handicap.

Le Cojo, qui organise l'événement, n'a pas fixé de minimums mais revendique "une démarche volontariste" sur le sujet.

Dans cette optique, une plateforme numérique, "Entreprises 2024", issue d'une collaboration avec le Medef, va recenser tous les marchés ouverts pour permettre aux petites structures d'y avoir accès. Le Cojo s'est aussi associé aux Canaux (la Maison des économies sociales et solidaires) et au Centre Yunus Paris, pour faciliter la tâche des entreprises de l'ESS.

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