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JO-2016: après l'arrestation de l'un des siens, le CIO dans la tourmente

L'arrestation de Patrick Hickey, chef des Comités olympiques européens (EOC) mercredi à Rio, accusé d'appartenir à un réseau de vente illégale de billets pour les jeux Olympiques, est tombée comme un coup de tonnerre.

L'Irlandais Patrick Joseph Hickey, 71 ans, également président du Comité olympique irlandais depuis 1989, a été arrêté au petit matin à son hôtel de Barra da Tijuca, à l'ouest de Rio, à proximité du parc et du Village olympiques des JO-2016.

"La police lui a notifié les charges d'association de malfaiteurs, vente illégale de billets et de marketing d'embuscade", qui consiste à profiter d’un événement fortement médiatisé pour obtenir une visibilité sans être partenaire officiel de cet événement, a expliqué le commissaire Aloysio Falco, lors d'une conférence de presse.

- Hickey a tenté de se cacher -

Mais l'arrestation n'a pas été facile car M. Hickey a tenté de se cacher, selon la police.

"Nous sommes arrivés (à l'hôtel) avec un mandat de perquisition, mais sa femme n'a pas voulu dire où se trouvait son mari. Dans la chambre, nous avons trouvé ses affaires, ses chaussures, ses chaussettes, sa valise était ouverte et son accréditation du comité par terre qui laissait penser qu'il était sorti en courant", a déclaré à la presse Ronaldo Oliveira, directeur des enquêtes spéciales de la Police civile de Rio.

Sa femme a même "menti" aux policiers en disant qu'il était rentré en Irlande dimanche.

"Mais nous nous sommes aperçu qu'il y avait une autre chambre réservée au nom de son fils. Nous y sommes allés et l'avons trouvé seul, en peignoir dans cette chambre où il n'y avait rien", a ajouté M. Oliveira.

"Un peu sous le choc", M. Hickey a été conduit dans un hôpital de la région, a poursuivi le policier.

Une version de l'arrestation toutefois contredite par le Comité irlandais dans un communiqué. "Contrairement à certaines informations, M. Hickey s'est laissé interpeller. M. Hickey était malade quand ce mandat d'arrêt a été délivré et il a été conduit à l'hôpital par précaution".

M. Hickey a démissionné "temporairement" de "la présidence du Comité olympique irlandais, de sa fonction de membre du CIO, de la présidence des Comités olympiques européens et de la vice-présidence de l'Association des comités olympiques", a précisé le Comité irlandais.

- 'Un pas important' -

"Aujourd'hui, nous avons fait un pas important. Avec cette arrestation et les autres, nous progresserons dans les enquêtes", a dit M. Oliveira.

Le 5 août, jour de l'ouverture des JO de Rio, la police brésilienne avait annoncé l'arrestation de l'Irlandais Kevin James Mallon et de dix Brésiliens qui écoulaient des sésames olympiques achetés avec des cartes de crédit piratées.

M. Mallon est l'un des dirigeants de l'entreprise THG Sports, une compagnie qui était autorisée à revendre des billets pour les JO de Londres-2012 et Sochi-2014, mais pas pour ceux de Rio-2016.

"Pour camoufler cela, il les a vendus dans des offres billets + hôtel, des offres VIP, pour gagner beaucoup plus d'argent sur le billet", avait expliqué Aloysio Falcao, commissaire en charge de l'enquête.

Le président de THG avait été détenu en 2014 pour une affaire similaire concernant la Coupe du monde de football au Brésil.

- Cérémonie d'ouverture à 8000 dollars -

Et lundi, la police brésilienne avait annoncé avoir lancé quatre mandats d'arrêt, dont un contre le Britannique Marcus Evans, président du club de football d'Ipswich (2e div. anglaise). Les trois autres personnes visées étaient l'Irlandais Patrick Gilmore, le Néerlandais Maarten Van Os et l'Anglais Martin Studd.

Tous sont accusés d'avoir vendu des billets pour les JO-2016 à un prix très élevé, notamment pour les cérémonies d'ouverture et de clôture des JO, après les avoir récupérés illégalement auprès d'entreprises autorisées par le Comité olympique irlandais, selon la police.

La police avait saisi 781 billets qui étaient revendus à des prix très élevés. Ceux pour la cérémonie d'ouverture étaient vendus 8000 dollars (7200 euros), alors que le prix officiel le plus élevé était de 1300 dollars (1200 euros).

Le trafic a généré une recette "d'au moins 10 millions de réais (2,8 millions d'euros). La valeur faciale des tickets saisis est de 626.000 réais mais ils étaient revendus jusqu'à 30 fois leur prix", a indiqué mercredi Ricardo Barbosa, de l'unité anti-fraudes de la police de Rio.

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