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Jour J au tribunal pour le coq Maurice : l'exil ou la liberté de chanter

Le coq Maurice sera-t-il condamné à l'exil ou pourra-t-il continuer à réveiller de ses chants intempestifs les voisins de sa propriétaire sur l'île d'Oléron ? le tribunal de Rochefort (Charente-Maritime) tranche ce jeudi.

La décision du tribunal correctionnel, qui ne sera pas rendue en audience publique mais déposée au greffe, mettra peut-être un point final à une querelle de voisinage dont les échos ont fini par retentir dans les médias du monde entier.

Symbole des difficultés de cohabitation dans les campagnes entre les gens du cru et les néo-ruraux de tout poil - retraités, vacanciers ou urbains fuyant les villes - ce conflit a débuté par une plainte banale pour trouble anormal du voisinage. Elle a été déposée par un couple d'agriculteurs retraités domicilié en Haute-Vienne, incommodés par le chant trop matinal de Maurice près de leur résidence de vacances.

Les plaignants demandent que la justice donne 15 jours à la propriétaire de Maurice, Corinne Fesseau, issue d'une vieille famille oléronnaise, pour éloigner l'animal ou le faire taire. Avec en cas de refus, 150 euros d’astreintes quotidiennes ainsi que 1.000 euros de dommages et intérêts aux retraités, avec qui aucune conciliation n'a pu aboutir.

Lors de l'audience le 4 juillet, Maurice a été accusé d'être une "nuisance sonore". "Le coq, le chien, le klaxon, la musique, c'est le dossier du bruit", avait affirmé Me Vincent Huberdeau, avocat des plaignants, en refusant l'idée du procès "de la ville contre la campagne", d'un "conflit entre citoyens bobos et ruraux". D'autant, disait-il, que Saint-Pierre-d'Oléron, avec près de 7.000 habitants en hiver et 35.000 en été, n'est pas vraiment la campagne.

"Je ne suis pas une ville, je suis une petite commune", réplique le maire DVD Christophe Sueur. "On a toujours vécu avec des potagers, des poulaillers, on a une vie plutôt traditionnelle".

Le procès n'est en tout cas pas le dernier du genre puisque dans les Landes, le tribunal de Dax se penchera début octobre sur le cas de canards et d'oies accusés de caqueter trop fort.

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