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Jusqu'à 4 mois ferme requis contre des militants de Greenpeace

Des peines de 6 mois de prison avec sursis à quatre mois fermes ont été requises à Privas, jeudi, à l'encontre de 22 militants de Greenpeace qui s'étaient introduits en novembre dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche).

"Ce dossier pose dans notre société la question de la désobéissance civile", un "phénomène inquiétant" qui représente un "déni de démocratie", a estimé le procureur de la République, Pierre-Yves Michau, devant le tribunal correctionnel.

"Ce que fait Greenpeace, c'est du grand carnaval" et "pas une vraie intrusion" puisque la "zone vitale" du site n'a pas été franchie. Mais ça "crée des tensions supplémentaires" dans un contexte terroriste et face aux "fantasmes" qui entourent l'industrie nucléaire, a poursuivi le magistrat, pour qui "il est temps que ça s'arrête".

Il a réclamé une peine de six mois de prison avec sursis pour 19 des prévenus et quatre mois fermes pour les trois autres, déjà sous le coup d'un sursis. Pour Greenpeace France, poursuivie en tant que personne morale, il a requis une amende de 30.000 euros.

Fin février, des militants de l'ONG ont été condamnés pour la première fois à de la prison ferme (deux mois) après leur intrusion à la centrale de Cattenom (Moselle) en octobre. Ils ont fait appel du jugement. Les sanctions en cas d'intrusion avaient été renforcées par le législateur en 2015.

L'avocat d'EDF, Me Thibault de Montbrial, a réclamé une sanction "sévère" car "tant que la justice ne sera pas un obstacle (...) ils continueront" et "un jour il y aura un drame".

Le producteur d'électricité a demandé par ailleurs une somme de 1,2 million d'euros - 700.000 euros pour les préjudices matériels et 500.000 euros pour le préjudice moral. Car, souligne l'avocat, Greenpeace a "des moyens considérables" avec des "ramifications internationales".

Greenpeace France est une association qui dispose d'un budget de 20 millions d'euros par an, financé à 100% par quelque 200.000 donateurs privés.

Le 28 novembre, 22 militants s'étaient introduits dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse pour mettre en évidence, selon eux, des failles dans la sécurité des piscines d'entreposage du combustible usé. Ils avaient notamment laissé des empreintes de mains sur un des bâtiments pour démontrer leur "accessibilité".

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