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L'Algérie en deuil au lendemain de la pire catastrophe aérienne de son histoire

L'Algérie observait jeudi un deuil national au lendemain de la pire catastrophe aérienne de son histoire, la chute d'un avion militaire qui a fait 257 morts et dont les causes restent pour l'heure inconnues.

Un deuil national de trois jours a été décrété dès mercredi en mémoire des victimes, 10 membres d'équipage et 247 passagers, majoritairement des militaires et leurs familles qui regagnaient leur garnison dans l'extrême sud du pays.

A Alger, les drapeaux nationaux - verts et blancs frappés de l'étoile et du croissant rouges - étaient en berne jeudi sur les bâtiments ou places publiques, de même que ceux de nombreuses ambassades étrangères.

Des minutes de silence ont été observées dans certaines administrations et plusieurs grandes entreprises ont publié des encarts dans la presse pour présenter leurs condoléances aux familles des victimes.

De nombreux événements culturels ou festifs prévus ces trois prochains jours ont été supprimés. Le ministère de la Culture a ainsi annulé une représentation qu'il organisait mercredi soir à l'Opéra d'Alger.

Les instituts français d'Algérie ont annoncé l'annulation de tous les événements jusqu'au 14 avril et l'institut culturel italien celle d'un concert prévu vendredi soir.

Vendredi, la "prière de l'absent" sera récitée à la mémoire des victimes dans toutes les mosquées du pays après la grande prière hebdomadaire, alors qu'aucune annonce n'a été faite concernant l'organisation des funérailles des victimes dont le processus d'identification s'annonce long.

L'appareil, qui venait de décoller et était donc rempli de carburant, s'est embrasé en touchant le sol. Il a fallu environ deux heures pour éteindre l'incendie et de très nombreux corps étaient carbonisés, rapportent les médias algériens.

A l'hôpital militaire Aïn Naâdja d'Alger, où les corps ont été transportés, une cellule d'aide psychologique, a été mise en place pour les proches mais aussi les témoins de l'accident.

- "Une fatalité ?" -

Dans les kiosques, les photos de l'immense empennage noir et calciné de l'Iliouchine 76 accidenté couvraient largement jeudi les Unes de la plupart des quotidiens arabophones et francophones du pays.

La presse algérienne titrait sur la "tragédie" et le "choc" que constitue ce drame sans spéculer dans l'immédiat sur les causes de l'accident pour l'heure inconnues.

Néanmoins, plusieurs titres rappellent dans leurs articles que la catastrophe de mercredi est la dernière en date d'une "série noire" d'accidents aériens, impliquant surtout des appareils militaires, qui ont endeuillé l'Algérie ces dernières années.

Surtout, certains journaux soulignent que l'âge des appareils de l'armée algérienne et leur entretien ont été mis en avant lors des précédents drames.

"Sollicités parfois à l'usure, les appareils de l'armée de l'air couvrent un territoire immense, plus de 6.000 km de frontières" mais "les crash récurrents sont-ils une fatalité pour autant?", s'interroge le quotidien francophone El Watan.

Le quotidien arabophone El Khabar affirme de son côté que les précédents accidents étaient dus "dans la plupart des cas à un mauvais entretien de la flotte aérienne militaire".

"Nul doute que les circonstances de ce drame feront débat dans les prochains jours et qu’on parlera et reparlera de la sécurité aérienne, de l’état de la flotte (de l’armée algérienne) et de son âge", estime le site d'information en ligne Tout sur l'Algérie (TSA).

Alors que les autorités ont annoncé une enquête sur l'accident, le quotidien Liberté rappelle "qu'à ce jour (...) très peu de choses sinon rien n'a filtré sur les enquêtes" concernant les précédents accidents.

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