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L'Arabie saoudite vient à la rescousse d'un gouvernement yéménite en faillite

L'Arabie saoudite a annoncé mercredi qu'elle allait transférer deux milliards de dollars (1,6 milliard d'euros) à la Banque centrale du Yémen, en manque de liquidités, après des appels pressants du président et du Premier ministre de ce pays en guerre.

Ce transfert portera à trois milliards de dollars le montant total des sommes transférées par le royaume saoudien à la Banque centrale du Yémen où la valeur du riyal, la monnaie locale, ne cesse de chuter.

Cette décision s'inscrit "dans la poursuite du soutien du royaume (saoudien) au peuple yéménite", souligne une déclaration officielle diffusée à Ryad.

L'Arabie saoudite, qui intervient militairement au Yémen, est elle-même confrontée à de sérieuses difficultés économiques et affichera en 2018 un budget en déficit de 52 milliards de dollars (42,5 milliards d'euros).

Le Yémen est en guerre depuis plus de trois ans.

Le gouvernement a été chassé en septembre 2014 de la capitale Sanaa par des rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, et s'est repositionné à Aden, grande ville du sud du pays.

En mars 2015, Ryad a pris la tête d'une coalition militaire pour venir en aide au gouvernement légitime, mais les forces loyalistes peinent à reprendre du terrain.

Dans sa déclaration, le gouvernement saoudien a souligné que son aide financière visait à répondre à "la détérioration de la situation économique à laquelle fait face le peuple yéménite en raison des actions des miliciens Houthis soutenus par l'Iran".

Elle a pour but de "renforcer le riyal yéménite", ont ajouté les autorités saoudiennes en accusant les Houthis d'avoir "volé des revenus" destinés aux services publics et d'avoir aussi "manipulé" le cours du riyal, "affectant sérieusement la vie des Yéménites depuis des années".

Le cours de la monnaie locale s'est effondré face au dollar, qui vaut aujourd'hui 500 riyals.

- 'Sauver' le Yémen -

Mardi, le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Ryad, s'était entretenu avec le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. La discussion avait porté sur les "difficultés économiques" auxquelles est confronté le gouvernement.

De son côté, le Premier ministre yéménite Ahmed ben Dagher avait posté sur sa page Facebook une lettre adressée aux "alliés" du Yémen, les appelant à "sauver le riyal yéménite" pour "sauver les Yéménites de la famine".

M. Dagher avait appelé les soutiens du gouvernement à transférer des liquidités à la Banque centrale à Aden.

La guerre du Yémen a des conséquences sur le territoire saoudien.

Mercredi, Ryad a déclaré avoir "intercepté et détruit" un nouveau missile tiré par les rebelles.

Les Houthis ont affirmé qu'un missile balistique avait "touché sa cible" mardi soir sur un aéroport de la région de Jizan, dans le sud de l'Arabie saoudite.

Ces rebelles ont assuré avoir tiré un second missile vers une base militaire de la région de Najran, également frontalière du Yémen, affirmation qui n'a suscité aucun commentaire immédiat à Ryad.

Plus de 9.200 personnes ont été tuées et près de 53.000 blessées, dont de nombreux civils, depuis l'intervention de la coalition sous commandement saoudien au Yémen, selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la Santé.

Un rapport d'experts de l'ONU auquel l'AFP a eu accès ce mois-ci a conclu que l'Iran avait violé l'embargo sur les armes des Nations unies au Yémen en laissant les Houthis s'approvisionner en drones et missiles balistiques tirés vers l'Arabie saoudite.

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