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L'aviation afghane, des ailes neuves tout juste reconstituées

Les forces aériennes afghanes, accusées mardi d'avoir fait de nombreuses victimes civiles en bombardant une école coranique dans le nord-est du pays, constituent un atout relativement récent face aux insurgés, tout juste reconstituées avec l'aide des Occidentaux.

L'aviation afghane a largué sa première bombe il y a un an à peine, remarquait début février un officier des American Air Forces. Et fin mars, elle utilisait pour la première fois des bombes "intelligentes" à guidage laser.

Mais cette montée en puissance s'est régulièrement accompagnée de bavures, selon l'Onu qui a comptabilisé plus de 300 victimes civiles dues aux pilotes afghans en 2017.

- Des dizaines d'appareils -

Un temps parmi les plus puissantes de la région grâce au soutien soviétique, l'aviation afghane a été anéantie par la guerre civile des années 90 puis par le régime taliban. Et quand l'Otan a entrepris de la faire renaître, autour de 2007/2008, à peine lui restait-il quelques Mig en fin de carrière.

Aujourd'hui les forces afghanes peuvent compter sur plusieurs dizaines d'équipages formés et un large éventail d'appareils, d'une douzaine d'avions d'attaque brésiliens A-29 Super Tucano, dont les missions ont plus que doublé en un an, aux hélicoptères d'attaque prisés des troupes dont ils assurent la protection, selon les officiers américains qui les encadrent.

C'est le cas notamment des MD-530, capables d'évoluer par forte chaleur et à haute altitude - l'Afghanistan est un pays de montagnes, avec une capitale, Kaboul, à plus de 1.800 m: l'armée afghane dispose de 25 appareils et en comptera 55 d'ici la fin de l'année, équipés de roquettes et de mitrailleuses.

Les vieux hélicoptères soviétiques MI-17 sont progressivement remplacés par 150 Black Hawks américains auxquels s'adjoignent 24 avions C-208 utilisés pour des largages et des missions sanitaires; quatre C-130 cargo; et bientôt une trentaine de Cessna AC-208 américains, capables de transporter des passagers comme des missiles.

- Lourd bilan -

La mission de l'Onu en Afghanistan, qui a comptabilisé 631 victimes civiles dues aux opérations aériennes (dont 295 morts) en 2017, "le bilan annuel le plus lourd des opérations aériennes" depuis 2001, en impute la moitié (99 morts et 210 blessés) aux pilotes afghans - les autres sont dus aux forces américaines.

Ainsi, en août 2017, 13 civils dont des femmes et des enfants avaient été tués "par erreur" dans la province de Herat (ouest) et en octobre, dix policiers afghans ont trouvé la mort dans le bombardement d'un fief taliban du Helmand (sud).

Cependant, l'aviation afghane a effectué une moyenne de 40 sorties hebdomadaires sur l'année contre 25 pour les forces américaines, notent les officiers de l'Otan.

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