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L'Etat a défini son plan ours pour 2018-28

L'Etat a défini son plan ours pour 2018-2028, destiné à préserver l'ours brun dans les Pyrénées, y compris par l'introduction d'individus, selon le texte consulté lundi par l'AFP.

Signé le 9 mai par le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, il a été mis en-ligne sur le site de la direction Environnement (Dreal) d'Occitanie, dans une relative discrétion.

Le "plan d'action national", qui prévoit aussi des mesures de soutien aux éleveurs, intervient après l'annonce en mars par Nicolas Hulot de la réintroduction à l'automne de deux ours femelles dans les Pyrénées-Atlantiques, opération inédite depuis 12 ans.

Selon un nouveau décompte du Réseau Ours brun, l'effectif était d'au moins 43 individus en 2017, sur deux zones (Pyrénées occidentales et Pyrénées centro-orientales). Ils étaient 41 en 2016.

A l'origine de cette hausse, la présence de 4 portées cumulant 7 oursons, un bon taux de survie des jeunes et la détection de 2 plantigrades non repérés en 2016.

En 2017 aucun cas de mortalité n'a été constaté, mais Pyros, 29 ans, n'a plus été vu depuis avril 2017, et les ours Moonboots et Patoune sont considérés disparus car non repérés depuis deux ans, note encore le bilan.

"Les études montrent que la population doit être d'au moins 50 individus matures pour être viable dans les Pyrénées françaises, avec notamment l'existence d'échanges entre les différents noyaux (de population) afin de réduire les problèmes de consanguinité", souligne le Plan, relevant que cette restauration "s'inscrit dans une politique européenne" et évoquant une concertation menée depuis 2012.

"La dynamique positive de la population doit en priorité être assurée par la reproduction des ours locaux. Toutefois, d'un point de vue purement scientifique, le renforcement par introduction d'ours constitue la meilleure chance d'obtenir à terme une population viable", ajoute-t-il.

"C'est dans cette optique que le lâcher de nouveaux individus est prévu, premièrement dans le cadre d'un renforcement de la population et, deuxièmement, dans le cas où un ours disparaîtrait à cause d'un accident lié aux activités humaines".

Le plan annonce un "accompagnement" accru des bergers, avec des moyens "humains pour renforcer la surveillance des troupeaux" et techniques pour mettre en place leur protection (chiens, parcs de nuit...).

Des moyens financiers vont "améliorer le système d'indemnisation des dommages d'ours", ajoute le texte.

"L'État a toujours soutenu l'agriculture de montagne", écrit Nicolas Hulot. "Pour autant, des solutions partagées restent à inventer pour améliorer les systèmes déjà en place avec l'ensemble des Pyrénéens".

Une concertation est en cours, sous la houlette de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, mais dénoncée par les représentants du monde agricole.

Fin avril, plus de 1.200 bergers, agriculteurs et élus avaient défilé à Pau contre la réintroduction d'ours, à leurs yeux incompatibles avec les activités pastorales.

La part de la prédation de l'ours représente moins de 0,1% du cheptel, mais "certaines estives se trouvent très impactées", souligne le plan. Selon la Confédération paysanne, 1.200 "victimes" lui ont été imputables en 2017.

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