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L'Irak propose à BP d'étudier des champs pétroliers de Kirkouk

L'Irak a proposé à la compagnie britannique BP d'étudier les réserves des champs de pétrole de la province septentrionale de Kirkouk afin de permettre à l'Irak d'optimiser sa production, a affirmé dimanche à l'AFP le ministre du Pétrole Jabbar al-Louaïbi.

Les forces irakiennes ont repris en octobre aux autorités du Kurdistan irakien (nord) les champs de pétrole dont les Kurdes s'étaient emparés ces dernières années dans la région disputée de Kirkouk, frontalière de la région autonome.

"Le PDG de BP doit venir cette semaine à Kirkouk et j'ai proposé que (la compagnie) élargisse son étude technique à tous les champs de (la province) de Kirkouk (...) Ils étudient ma proposition", a-t-il dit lors d'un entretien à l'AFP.

BP est la plus grande compagnie pétrolière en Irak avec l'exploitation du champ de Roumaïla (sud) qui produit 1,5 million de b/j soit 30% de la production journalière du pays.

Concernant la région de Kirkouk, le ministère du Pétrole avait signé en 2014 un contrat avec BP pour étudier les réserves et trouver les moyens de développer le champ de Baba Gargar, le plus vieux d'Irak, et celui de Havana.

- "Nouveau contrat" -

"Tout avait été gelé mais nous avons signé un nouveau contrat en janvier avec BP", a-t-il dit.

Le contrat avait été gelé en raison du chaos créé par la percée du groupe jihadiste État islamique (EI), dont les forces du Kurdistan irakien avaient profité pour s'emparer de l'ensemble des installations pétrolières de Kirkouk.

Les cinq champs pétroliers de Bab Gargar, Havana, Bay Hassan, Jambour et Khabbaz ont une capacité de production d'environ 470.000 b/j mais fonctionnent au ralenti faute de pouvoir exporter leur production car l'oléoduc reliant Kirkouk au terminal de Ceyhan, en Turquie, est hors service.

A ce propos, le ministre a indiqué que la construction d'un nouvel oléoduc reliant ces champs pétroliers à la Turquie, long de 350 km et d'une capacité de plus d'un million de barils par jour, devrait "être terminé d'ici un an ou un an et quelque".

En attendant, a-t-il dit, 30 à 60.000 b/j du pétrole de ces champs seront acheminés par la route vers des raffineries en Iran "car les Iraniens rencontrent de nombreuses difficultés logistiques pour acheminer leur pétrole se trouvant au sud du pays".

En échange, "nous (...) recevrons la quantité équivalente vers notre port du Sud (Bassora)", a-t-il expliqué.

- Discussions avec les Kurdes -

Le ministre a en outre fait état de discussions avec les autorités kurdes, auxquelles Bagdad s'était frontalement opposé en septembre à cause d'un référendum d'indépendance organisé au Kurdistan irakien.

"Pour le reste (de la production de Kirkouk), nous sommes en discussion avec les Turcs et les autorités kurdes et nous espérons arriver à un accord dans l'avenir proche", a-t-il dit.

"Ainsi, nous pourrions reprendre nos exportations (vers la Turquie) en utilisant l’oléoduc du KRG (Gouvernement autonome kurde). Nous sommes arrivés à une sorte d'entente" avec les Kurdes, a-t-il avancé.

Fin 2013, le Kurdistan irakien avaient court-circuité l'oléoduc irakien qui acheminait le brut depuis Kirkouk vers la Turquie en connectant un oléoduc parallèle.

Les forces irakiennes ont récupéré en octobre tous les champs pétroliers de Kirkouk à l'exception de celui de Khormala, encore aux mains des Kurdes.

Interrogé à ce sujet, le ministre s'est montré intraitable. "En 2008-2009, le ministère kurde des Ressources s'en est emparé mais ce champ appartient au ministère du Pétrole", a-t-il dit.

Interrogé sur l’exploitation du gaz associé au pétrole, il a affirmé que son pays ne capturait que 1.750 millions de pieds cubes alors qu'il en produit 2.600 millions. "Notre objectif est de capturé la totalité ce gaz en 2021".

En outre, a-t-il expliqué, la capacité de raffinage en Irak est de 600.000 b/j, et le plan, c'est d’arriver à 1,5 million de b/j. "Notre consommation est aujourd’hui de 700.000 b/j et en 2023 elle devrait atteindre 1,2 million de b/j", a-t-il ajouté.

Interrogé sur les prix du pétrole, il a souligné que "le marché ne sera pas stabilisé à 100% mais atteindra à la fin de l'année un haut pourcentage de stabilisation (...) En tout cas, l'Irak applique totalement le gel de la production décidé par l'Opep", a-t-il assuré.

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