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La BCE fait reculer l'euro et enthousiasme les places européennes

Les marchés financiers européens ont fini dans le vert jeudi, satisfaits des annonces de la Banque centrale européenne (BCE) qui s'est montrée plus accommodante qu'ils ne l'anticipaient.

A la clôture des marchés, le CAC 40 a gagné 1,39% à 5.528,46 points à Paris, et à Francfort, le Dax a pris 1,68% à 13.107,10 points. A Milan, le FTSE Mib a aussi fini bien orienté (+1,22%) tout comme l'indice Ibex 35 à Madrid (+0,59%). L'indice EuroStoxx 50 s'est quant à lui adjugé 1,37%.

Aux alentours de 16H00 GMT, l'euro perdait de son côté 1,3% et valait 1,1636 dollar, contre encore plus de 1,18 dollar juste avant les annonces de la BCE, soutenant donc les valeurs exportatrices sur les marchés financiers européens.

Les investisseurs ont été rassurés par les annonces faites par la BCE lors de sa réunion de politique monétaire à Riga, en Lettonie.

Celle-ci a en effet maintenu ses taux directeurs au plus bas, et indiqué qu'elle comptait continuer de le faire jusqu'à la fin de l'été 2019. Or, les marchés s'attendaient à une hausse des taux plus précoce, en juin, ce qui explique que l'euro et les rendements d'Etat se soient orientés à la baisse après ces annonces.

Ainsi, le rendement du Bund allemand à 10 ans a reculé d'un peu plus de 5 points à 0,426% contre 0,482% à la clôture la veille. Celui de la France s'est aussi détendu, s'affichant à 0,767% contre 0,842% la veille, tout comme le rendement de même échéance de l'Espagne à 1,349% contre 1,411%. Quant à l'Italie, son taux d'emprunt à dix ans a fini en recul à 2,737% contre 2,806%.

Parallèlement, la BCE a annoncé que son vaste programme de rachats de dettes (aussi appelé Quantitative easing ou QE, NDLR) s'arrêterait à la fin de l'année pour peu que les données "confirment" la progression de l'inflation en zone euro.

- "Numéro d'équilibriste réussi" -

Cette sortie progressive du QE passera par une baisse de son rythme entre octobre et décembre, à 15 milliards d'euros mensuels contre 30 milliards actuellement.

L'institution de Francfort se ménage toutefois la possibilité de changer de cap, conditionnant l'abandon de son vaste programme de soutien économique à des données "confirmant les perspectives d'inflation" à moyen terme.

"La décision d'arrêter les achats d'actifs était largement anticipée (le principal débat entre observateurs de la BCE ne tenait plus qu'à la date d'une telle annonce, aujourd'hui ou en juillet) tandis que l'engagement de taux directeurs stables jusqu'en septembre 2019 est plus accommodant que ne l'anticipaient les observateurs", commente dans une note Laurent Clavel, responsable de la recherche macroéconomique chez AXA Investment Managers.

"Il convient toutefois de souligner que cela ne marque pas la fin de l'assouplissement quantitatif en Europe. La BCE va réinvestir la dette arrivant à échéance pendant une période prolongée après la fin des achats nets, continuant ainsi à injecter des liquidités sur les marchés obligataires européens dans un avenir prévisible", souligne dans une note Wolfgang Bauer, de M et G Investments.

Le président de la BCE "Mario Draghi a fait un numéro d'équilibriste assez réussi. Il est parvenu à ne pas créer d'effet de panique sur le marché et à faire baisser l'euro, ce qui est sans doute un objectif", résume pour l'AFP Andrea Tuéni, analyste pour Saxo Banque.

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