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La BMPS renoue avec les bénéfices au premier trimestre, son titre s'envole

La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (BMPS), qui a bénéficié d'un sauvetage public après avoir suscité de vives inquiétudes en 2016-2017, a renoué avec les bénéfices au premier trimestre, faisant mieux qu'attendu par le marché qui fêtait cette performance.

Vers 07H40 GMT, le titre BMPS bondissait de 11,1% à 3,022 euros, dans un marché en hausse de 0,5%.

Sur les trois premiers mois de l'année, la BMPS a enregistré un bénéfice net de 187,6 millions d'euros, contre des pertes de 169,2 millions un an plus tôt et de 502 millions au quatrième trimestre 2017.

Ce résultat a surpris positivement le marché: les analystes tablaient en effet sur une perte de 11 millions d'euros, selon le consensus du fournisseur de services financiers Factset.

Les revenus de la banque ont en revanche reculé de 6%, à 876,8 millions d'euros mais ce chiffre est là aussi meilleur qu'attendu par les analystes (866 millions).

Plus vieille banque du monde, la Monte dei Paschi di Siena a bénéficié d'une "recapitalisation préventive" l'an passé, alors qu'elle était considérée comme le maillon faible du système bancaire italien.

Cette recapitalisation s'est traduite par une injection de fonds publics et la mise à contribution de détenteurs d'obligations subordonnées. Son premier actionnaire est désormais le ministère italien des Finances et l'Economie, qui contrôle 68,2% de son capital.

Afin de renouer avec les bénéfices, après des années de pertes, la BMPS est engagée dans une vaste restructuration.

Elle doit réduire ses effectifs de 20% d'ici à 2021 pour les faire passer à quelque 20.000 personnes, mais sans aucun licenciement, et fermer 600 agences sur un total de 2.000.

Son plan prévoit aussi la cession de 28,6 milliards d'euros de créances douteuses brutes d'ici à 2021, alors que son stock la fragilise durement.

- Situation apaisée -

La banque a souligné avoir poursuivi la réduction de ses crédits détériorés.

Elle a ainsi terminé le processus de titrisation, en vue de leur cession, de 24,1 milliards d'euros de créances douteuses, la plus grande opération de ce type en Europe. La déconsolidation de ce portefeuille est prévu d'ici juin.

La BMPS s'est félicitée que la tranche senior des titres ait obtenu la notation "grade investissement", soit mieux que ce qui était prévu dans son plan.

La banque a aussi lancé la procédure pour la cession de 2,6 à 3 milliards de crédits en souffrance, et de 1,5 milliard de crédits en défaut probable.

Son stock de crédits détériorés bruts atteignait 42,6 milliards fin mars, en recul de 1,5 milliard sur un an. En net, il s'élevait à 13,3 milliards, en baisse de 6,9 milliards sur un an.

Son ratio de fonds durs propres ("CET1 transitional"), indice très suivi par les analystes car il mesure la capacité à faire face à des crises, atteint 14,4%, contre 14,8% fin 2017, un niveau très élevé.

Les banques italiennes ont été dans l'oeil du cyclone ces deux dernières années, suscitant une vive inquiétude sur les marchés financiers. La situation s'est depuis apaisée.

Depuis un an, l'indice boursier réunissant les banques italiennes a gagné plus de 11%. Les plus grandes banques affichent en effet des résultats solides.

UniCredit, qui sous la houlette de son patron Jean-Pierre Mustier est engagée dans une vaste restructuration depuis juillet 2016, vient de réaliser son meilleur premier trimestre depuis 2007: son bénéfice net a bondi de 22,6% sur un an, à 1,1 milliard d'euros, largement mieux que prévu par les analystes.

Le bénéfice trimestriel de Banco BPM a quasiment doublé, à 223 millions d'euros, même s'il était là inférieur aux attentes du marché.

Quant à Intesa Sanpaolo, elle a vu son bénéfice net grimper de 39%, à 1,25 milliard d'euros, un chiffre supérieur aux attentes et son meilleur résultat en dix ans.

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