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La Bourse de Paris cherche un nouveau moteur entre macro et microéconomie

La Bourse de Paris, comme ses homologues européennes, devrait naviguer entre statistiques et publications d'entreprises la semaine prochaine, à la recherche d'un nouveau moteur pour poursuivre sur sa lancée du mois d'avril.

Si la saison des résultats touche à sa fin, quelques mastodontes occuperont toujours l'agenda. Ainsi Munich Re et Siemens à Francfort, ou TechnipFMC à Paris, dévoileront leurs performances du début d'année.

A Londres, lors d'une semaine écourtée en raison d'un jour férié lundi, les investisseurs prendront connaissance des résultats du groupe de services de restauration Compass ainsi que des comptes annuels de l'opérateur de télécoms BT.

"Il y a eu dans l'ensemble de très bonnes signatures. Aux Etats-Unis, il y avait des incertitudes sur les géants de la technologie mais les résultats ont été exceptionnels. La dynamique est toujours d'actualité", indique à l'AFP Marjorie Sonigo, directrice de la gestion financière chez Pictet Wealth Management.

Mais les opérateurs seront aussi attentifs à la macroéconomie, l'inflation américaine, attendue mercredi, s'annonçant comme la principale statistique de la semaine.

Ce chiffre, scruté de près par la Réserve fédérale américaine, pourrait provoquer l'émoi sur les marchés s'il s'avérait supérieur aux attentes, relançant des anticipations de hausses de taux d'intérêts.

Toutefois les analystes ne tablent pas sur cette hypothèse, d'autant que le salaire horaire moyen n'a guère augmenté en avril, d'après le rapport mensuel sur l'emploi américain publié vendredi.

Outre-Manche aussi, on parlera de taux d'intérêts à l'occasion de la réunion de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE). Les économistes s'attendaient jusqu'à peu à un nouveau resserrement monétaire pour ramener l'inflation vers l'objectif de 2%. Mais les récents indicateurs économiques, pour le moins moroses, ont contraint les analystes à changer leur fusil d'épaule et inciteront probablement la BoE à opter pour le statu quo.

- Marchés prudents -

Les nouvelles données publiées la semaine prochaine pourraient-elles redonner de l'élan aux indices boursiers?

Après un mois d'avril plein d'entrain, la première semaine de mai a en effet été un peu moins enthousiaste, même si l'affaiblissement de l'euro face au dollar a joué un rôle de soutien pour les marchés européens.

Plusieurs freins expliquent l'hésitation des investisseurs, indique à l'AFP Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. "Même si aucun risque nouveau n'est apparu cette semaine, une conjonction de facteurs incite à la prudence", analyse-t-il, au premier plan desquels des raisons techniques.

Ainsi, "les principaux marchés, comme le S&P 500 (américain, ndlr), sont proches de niveaux importants. Les investisseurs pensent que la vague de baisse en février n'était pas suffisante et qu'il y a le risque d'un nouveau repli des marchés actions", estime M. Dembik.

Autre raison de la frilosité des opérateurs: le marché obligataire souverain reste dans les radars. Le taux d'emprunt américain à dix ans, qui a récemment dépassé le seuil symbolique des 3%, s'affiche en effet toujours à des niveaux élevés.

C'est dans ce contexte que s'est déroulée la réunion de la Réserve fédérale américaine, achevée mercredi. Or la Fed a opté pour le statu quo, tout en promettant des hausses graduelles des taux d'intérêt, alors que l'inflation tutoie la cible longtemps visée des 2%.

"Le message a été clair: la Fed va relever ses taux sans accélération tandis que l'inflation va monter progressivement en étant contenue", décrypte Mme Sonigo.

Une situation différente de ce qui se passe en zone euro, où le taux d'inflation annuel a ralenti en avril à 1,2%, contre 1,3% en mars, un chiffre inférieur à celui attendu par les analystes.

Enfin, il ne faudrait pas oublier le dossier du protectionnisme américain: en effet, des droits de douane punitifs sur quelque 50 milliards de dollars d'exportations chinoises doivent entrer en vigueur aux Etats-Unis dans moins de trois semaines. De quoi convaincre les investisseurs de rester sur leurs gardes.

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