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La Bourse de Paris finit en fort repli (-1,82%), lestée par le secteur minier sur fond de tensions commerciales

La Bourse de Paris a terminé en fort repli mercredi (-1,82%), lestée par les craintes d'un ralentissement de la croissance mondiale sur fond de tensions commerciales.

L'indice CAC 40 a lâché 98,19 points à 5.305,22 points dans un volume d'échanges un peu supérieur à la moyenne, de 3,8 milliards d'euros. La veille, il avait fini en petite baisse de 0,16%.

Après avoir ouvert en petite hausse, la cote parisienne a progressivement inversé la tendance pour s'inscrire nettement en territoire négatif, repassant même sous la barre des 5.300 points en cours d'après-midi.

Les investisseurs ont déserté les actifs risqués, inquiets de l'escalade de la crise diplomatique entre Ankara et Washington.

La Turquie a fortement relevé mercredi les tarifs douaniers de plusieurs produits américains, poursuivant son bras de fer avec les Etats-Unis, qui a fait plonger la livre turque ces derniers jours.

"La tendance baissière entamée la semaine dernière se concentrait jusqu'alors sur le secteur bancaire par crainte d'une contagion de la crise en Turquie", souligne auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion.

"Mais elle s'étend aujourd'hui (mercredi) à l'ensemble des secteurs, et au-delà, à l'ensemble des actifs risqués, avec de fortes baisses notamment sur les prix du pétrole et des matières premières", ajoute le spécialiste.

Conséquence: les titres du secteur minier, en fort recul, ont entraîné la cote parisienne dans le rouge.

- "Baisse de la croissance" -

Ce mouvement de repli "traduit la crainte pour les investisseurs que les dégradations des conditions financières dans les pays émergents, alliées au risque de baisse de la croissance dans les pays atteints par les tensions commerciales et les mesures de rétorsion de la part des Etats-Unis, ne se traduisent par une baisse de la croissance mondiale", analyse M. Larrouturou.

Et ce d'autant plus que les indicateurs économiques sont un peu plus faibles qu'attendu en Chine depuis quelques semaines, ajoute-t-il.

Selon des chiffres publiés mardi, l'économie chinoise a en effet montré de nouveaux signes d'essoufflement en juillet, avec un ralentissement surprise de la consommation et une drastique baisse de régime des investissements.

Dans ce contexte, les actifs financiers considérés comme les plus risqués ont été lourdement pénalisés, tandis qu'à l'inverse les actifs jugés plus sûrs, comme les taux d'emprunt allemands, ont été recherchés.

Si la question des tensions commerciales a dominé la séance, les investisseurs ont toutefois pris connaissance de plusieurs statistiques.

L'agenda était essentiellement anglo-saxon, pour cause de jour férié en France et dans d'autres pays européens.

Aux Etats-Unis, la production industrielle a vu sa progression nettement ralentir en juillet, n'avançant que de 0,1%, selon les chiffres publiés par la Réserve fédérale.

Les stocks de pétrole brut dans le pays ont bondi la semaine dernière, à la surprise des analystes.

Au Royaume-Uni, l'inflation s'est légèrement accélérée à 2,5% en juillet sur un an, après 2,4% en juin.

Du côté des valeurs, les titres liés aux métaux ont chuté à l'instar d'ArcelorMittal (-4,76% à 24,91 euros) et d'Eramet (-7,65% à 74,85 euros).

Dans le secteur pétrolier, Total a lâché 2,76% à 52,07 euros, TechnipFMC 4,52% à 24,30 euros, et CGG 4,56% à 2,30 euros.

Valeo a été pénalisé (-3,36% à 39,37 euros) par un abaissement de sa recommandation par HSBC.

Le secteur du luxe n'a pas réussi à sortir son épingle du jeu. Ainsi, LVMH a reculé (-2,97% à 291,15 euros) tout comme Kering (-2,74% à 451,50 euros) et Hermès (-2,34% à 541,80 euros).

A l'inverse, le gestionnaire d'actifs Amundi a profité (+1,11% à 59,96 euros) d'un relèvement de la sienne par Morgan Stanley.

Air France-KLM a pris 1,59% à 8,92 euros. La nomination d'un nouveau PDG pour le groupe pourrait intervenir lors d'un conseil d'administration convoqué jeudi, selon le quotidien français Libération, qui donne pour favori Benjamin Smith, numéro deux d'Air Canada.

ADP a reculé de 0,81% à 184,30 euros, malgré une hausse de 3,7% en juillet du trafic des aéroports parisiens, tiré par une forte croissance de la région Amérique du Nord.

  1. Euronext CAC 40

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